Affaire Cardinal Ambongo : Moïse Katumbi, le petit tilapia qui s’immisce dans la bataille des requins

Le Cardinal Ambongo fait l’objet d’une d’interpellation judiciaire suite à ses homélies jugées « sarcastiques » par le régime Tshisekedi. Malgré le ton grave de la défense de l’église catholique, le clergé bénéficie du soutien d’un contrepoids du pouvoir en place, Moïse Katumbi.

Dans une déclaration, Katumbi indique que « ce Cardinal et Archevêque Métropolitain de Kinshasa ne fait que porter la voix des Congolaises et Congolais qui endurent sans fin des souffrances atroces ». Pour lui, « la justice congolaise tente donc de museler cette voix des affligés, des pauvres, des victimes de l’injustice, des guerres et de la mauvaise gestion de la chose publique ».

Katumbi rétroactif et invite Tshisekedi à la prudence

Moïse Katumbi reste l’église au milieu du village en jouant le jeu démocratique avec délicatesse au profit du peuple congolais. Les attaques judiciaires et soulèvement contre l’église catholique et ses représentants en RDC ne profiteront pas à Tshisekedi et à son régime. Enterrer la hache de guerre est donc primordial pour le système politique actuel s’il ne veut pas réveiller les vieux démons de l’échec d’autrefois.

« Cette attaque intolérable de l’Eglise catholique rappelle les heures sombres de l’histoire tragique de notre Pays, marquée par les régimes autoritaires qui s’en étaient pris sans scrupule aux cardinaux Joseph Malula et Laurent Monsengwo, des défenseurs acharnés de la vérité, de la justice et de la bonne gouvernance. Aujourd’hui, le Cardinal Ambongo est confronté à cette même répression, perpétrée par un pouvoir qui redoute la vérité et la transparence. Mais, de tout temps, nous observons que les régimes qui s’attaquent à l’Eglise et à ses dignitaires échouent misérablement. Il vaut donc mieux s’en abstenir », a-t-il déclaré.

Katumbi laisse sous-entendre un détournement de la vision tracée jadis par les pairs de l’UDPS, notamment Etienne Tshisekedi Wa Mulumba. Les hommes forts d’aujourd’hui essayent d’étouffer les méfaits du présent régime en empruntant des voies « tronquées» et moins « salutaires» pour la vie de la République. Le retour aux sources originelles est donc une obligation absolue.

« Malgré le combat mené par Etienne Tshisekedi et toute l’opposition, qui aurait cru qu’un régime qui se dit démocratique choisirait la voie de la répression pour étouffer toute critique légitime ? La fragilité et la faiblesse d’un régime, plongé dans une dérive dictatoriale alarmante, sont désormais exposées au grand jour. Tous les Congolais ont droit au respect de leurs droits fondamentaux et L’Eglise,soucieuse du bien-être collectif, ne peut qu’y veiller notamment en dénonçant tout ce qui détruit la République et plonge les Congolaises et Congolais dans une misère insupportable », a-t-il lâché.

Et d’ajouter : « Si le respect des droits fondamentaux a un prix, qu’on nous le communique alors pour qu’il soit payé afin de recouvrer la liberté et le bien-être collectif recherché par le Cardinal et Archevêque Métropolitain de Kinshasa. Quelles que soient les intimidations et la répression, la vérité ne sera pas étouffée.
Que Dieu ouvre les cœurs de tous aux homélies et sermons du Cardinal ».

Moïse Katumbi joue avec le feu

Puissant homme d’affaires, Moïse Katumbi serait en train de jouer avec le feu en se frottant à un régime « monstre » prêt à porter haut son étendard. Au jour d’aujourd’hui, le candidat malheureux de la dernière présidentielle ne pourrait soutenir favorablement le Cardinal Ambongo sans les moyens efficaces.

Katumbi n’a pas le peuple de son côté. Les grandes lignes de l’histoire s’écrivent sur le terrain mais l’homme de Kashobwe ne peut prétendre faire mieux après son « échec monumental » sur le sol de Kinshasa lors de la campagne électorale. Les analyses politiques précisent une détérioration de l’image de l’ancien gouverneur au même moment que celle du régime ; ce qui donne au pouvoir un avantage grâce aux institutions sous son contrôle.

Dans une déclaration, Félix Tshisekedi disait : « Si les prisons seront pleines des voleurs, alors elles seront pleines». A l’allure où avance le feuilleton, Katumbi pourrait se voir derrière les barreaux avant même le Cardinal Ambongo au regard de ses sorties médiatiques qui agaceraient le régime. On peut beau le nier, Katumbi n’est plus l’enfant chéri du gouvernement congolais et donc aucun cadeau de Noël ne lui fera octroyé.

Gaël Hombo