RDC : « laisser Kabund en liberté serait mettre en danger la vie politique en RDC »( prof Asipate Sikitiki)

Le président du parti Alliance pour le Changement (A.Ch), Jean-Marc Kabund a été mis en détention provisoire (MAP) à la prison centrale de Makala le mardi 09 août dernier. Le procureur général près de la Cour de Cassation retient contre l’ancien président ad intérim de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) l’outrage au Chef de l’Etat et imputable dommageable. L’ex bras droit du président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo paierait donc le frais de son point de presse du 18 juillet 2022; point de presse durant lequel le surnommé Maître nageur avait taxé l’actuel régime de jouisseur et le président d’être un danger pour la République.

Dans une interview accordée à acturdc ce mercredi 10 août 2022, le professeur Asipate Sikitiki Siki a justifié l’arrestation de Jean-Marc Kabund par le souci de préserver la vie politique en République Démocratique du Congo. Le président de l’Alliance pour le Changement, dit-il, détient une population nombreuse qui serait en mesure d’exécuter des activités politiques qui pourraient paralyser les tournures politiques dans lesquelles la nation congolaise est engagée. La mise en détention provisoire (MAP) sans la levée de ses immunités est donc nécessaire pour la survie du monde politique congolais au regard de la personnalité de l’ancien président ad intérim de l’UDPS.

« Jean-Marc Kabund est en détention provisoire et jouit donc de la présomption d’innocence. Connaissant la personnalité de Kabund par rapport à la vie politique, le laisser en liberté serait peut-être mettre la vie politique en danger par le fait qu’il a une masse derrière lui et par conséquent, la justice n’est pas allé à l’encontre du processus. Il est en détention provisoire en attendant que la procédure de la levée de ses immunités soit amorcée. Il n’y a pas une certaine dérapage qui va dans le sens de la justice », a déclaré le professeur Asipate Sikitiki Siki.

Dans la foulée, le professionnel de la craie a, sans atermoiement aucun, souligné que l’arrestation de Jean-Marc Kabund pourrait être aussi un moyen de l’éjecter de la course vers la conquête de la magistrature suprême en 2023. A l’en croire, la politique est un terrain très glissant dans lequel les cadeaux n’existent jamais. Sans pour autant faire d’efforts concessions, a-t-il fait savoir, la réalité sera connue au moment de l’ouverture de la période de dépôt des candidatures à la CENI.

« Nous ne sommes pas encore arrivés en 2023 et il n’y a jusque là aucun opérateur politique retenu par la CENI pour les échéances électorales à venir. Dire que cet arrestation vise à écarter Kabund de la présidentielle de 2022, cela peut être possible en politique. Au regard du temps dans lequel nous nous trouvons, soutenir une hypothèse d’éjection ne peut qu’être des spécialisations qui vont être alimentés par tous les états-majors de partis politiques en connaissant déjà la position prise par Jean-Marc Kabund», a-t-il souligné.

Pour renchérir, le professeur Asipate Sikitiki fait savoir :« au regard du discours de Jean-Marc Kabund tenu lors de son point de presse du 18 juillet dernier, c’est possible que le régime en place essaye de le mettre des bâtons dans les roues».

Pour le membre du corps professoral de l’université de Lubumbashi, le discours de Jean-Marc Kabund, tout en faisant évoluer le niveau de la démocratie en RDC, bloque également ce dernier.

« le discours de Jean-Marc Kabund fait évoluer le niveau de la démocratie en République Démocratique du Congo, tout comme le bloque en retour. La liberté d’expression est reconnue à tous les citoyens congolais, à tous les opérateurs politiques. La démocratie, comme nous le savons tous, repose sur la liberté d’expression. Mr Kabund s’est exprimé librement et il a oublié l’aspect de limites dans les propos tenus. Après un discours si dur, il devrait donc être en mesure de prouver ses propos tenus. A-t-il des éléments qui peuvent prouver ce qu’il a ténu ? Ça c’est une autre dimension des choses. Mais de l’autre côté, le régime en place, par sa réaction qu’il a affiché jusqu’à présent, nous pouvons nous dire qu’il essaie d’étouffer cette liberté d’expression parce qu’il y a dans son discours des vérités d’une part, et des choses qu’on peut lui reprocher d’autre part. Le fait de malmener Kabund après son discours est la preuve des méthodes antidémocratiques que utilise le régime Tshisekedi », a-t-il conclu.

Gaël Hombo/acteurs.com

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