C’est depuis le mois de mars que d’intenses combats ont repris dans le territoire de Rutshuru entre les FARDC et le M23. Cette situation a occasionné des déplacements massifs de la population vers le territoire de Nyiragongo, la ville de Goma ainsi que vers l’Ouganda.
Le 13 juin, la ville stratégique de Bunagana (50 km au nord de Goma), a été prise par le M23 après des violents affrontements entre les FARDC et les rebelles du 23 mars soutenus par l’armée rwandaise.
80 jours après, des voix se lèvent pour condamner le « silence du gouvernement congolais et l’inaction de l’armée ».
Jusque-là, aucune action n’est menée pour reprendre le contrôle de cette cité stratégique, frontalière avec l’Ouganda, regrettent certains observateurs. Au regard de cette situation, le président national du Parti pour l’Action (PA), Kin-Kiey Mulumba s’interroge : « Aujourd’hui dimanche 21 août 2022, 80 jours environ depuis que Bunagana est sous contrôle des armées étrangères du M23. Que fait notre armée ? Que fait le pays, notre Congo ? Que faisons nous, Congolais ? ».
Abordant dans le même sens, l’ancien candidat à la présidentielle de 2018, Noël Tshiani fulmine contre le « calme inquiétant en RDC alors que Bunagana et d’autres territoires à l’Est de la RDC restent occupés par les Rwandais ». Ce professeur d’universités se questionne, dans la foulée, sur les retombées de la visite du secrétaire d’Etat américain à Kinshasa et Kigali : « quelle est la suite de ses discussions quant au retrait des Rwandais du M23 de la RDC? », s’interroge Noël Tshiani.
Dans une déclaration parvenue à acturdc.com il y a une semaine, la société civile de Rutshuru dénonçait avec consternation « un silence notoire » du gouvernement congolais face à la persistance de l’insécurité avec la guerre du M23 soutenu par le Rwanda, d’après Kinshasa.
Roger AMANI