Mabunda et Thambwe Mwamba pensent-ils à l’absence? Pour la ceremonie de prestation de serment

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«La prestation de serment de trois juges étant prévue pour ce mercredi au Palais du peuple, que va faire le tandem Thambwe-Mabunda ? Les Président des deux chambres du Parlement vont-ils boycotter cette cérémonie ou seront-ils présents?» C’est en termes que s’est interrogé Forum des As, en manchette de son édition n°6266 d’hier mardi 20 octobre.

 

En l’espace de quelques heures seulement, ce quotidien trentainaire a la réponse à son questionnement. Alexis Thambwe Mwamba et Jeanine Mabunda, ne participeront pas à la solennité consacrée à la prestation de serment des trois juges de la Cour constitutionnelle. C’est ce qui ressort d’une correspondance signée conjointement et adressée hier mardi au Président de la république, Félix Tshisekedi.

 

D’ores et déjà, cette prise de position commune des speakers du Sénat et de l’Assemblée nationale, a jeté le pavé dans la marre, en fin de matinée à Kinshasa. Les érudits en matière d’interprétation des textes légaux du CACH et du FCC, y sont allés de leurs commentaires. Chacun d’eux prêchant pour sa chapelle politique.

 

Premier à réagir, l’Udps André Mbata –le même– banalise l’absence annoncée du tandem Thambwe –Mabunda, affirmant qu’il s’agit-là d’un coup d’épée dans l’eau. «Ca ne change rien, parce que l’article 10 de la loi n°13/026 du 15 octobre 2013 portant organisation et fonctionnement de la Cour constitutionnelle est clair sur la prestation de serment des membres de la Cour constitutionnelle. Selon cet article, «avant d’entrer en fonction, les membres de la Cour constitutionnelle sont présentés à la Nation, devant le Président de la république, l’Assemblée nationale, le Sénat et le Conseil supérieur de la Magistrature, représenté par son bureau et prêtent serment devant le Président de la république».

 

Selon André Mbata, la présence qui est exigée à cette cérémonie est celle du Bureau du Conseil supérieur de la magistrature. «Le Président du Sénat ou la Présidente de l’Assemblée nationale peuvent choisir de ne pas venir. Mais cela n’annule pas la prestation de serment. Ce n’est pas une raison de la nullité du serment, d’autant plus que d’autres membres de l’Assemblée nationale et du Sénat seront présents», renchérit ce député national du parti présidentiel, joint hier au téléphone par notre consœur Top Congo FM.

 

A une question de la consœur, de cahercher à savoir s’il ne serait pas inélégant que le Chef de l’Etat arrive au Parlement, sans les présidents des deux chambres, André Mbata y répond avec empressement. «Oui, inélégant des chefs des deux chambres. C’est quand même pitoyable que les Présidents des deux chambres qui devaient se comporter en homme et en femme d’Etat, choisissent de se comporter plutôt comme des hommes de leur parti politique. C’est malheureux pour des dirigeants des institutions comme celle-là. Dans tous les cas, ça ne change rien.»

 

TOUT, SAUF UNE FORMALITE PROTOCOLAIRE

 

Une autre réaction est celle d’Alphonse Tumba Luaba, très proche du parti de la très symbolique 11ème rue du quartier résidentiel de Limete. Ancien Secrétaire général du Gouvernement de transition (2003-2006), ministre des Droits humains et vice-ministre honoraire de la Justice sous le régime de feu Laurent-Désiré Kabila, cet enseignant de Droit international public à l’Université de Kinshasa (UNIKIN), considère la présence des présidents des deux chambres du Parlement, à la cérémonie de prestation de serment des membres de la Constitutionnelle, comme une simple formalité.

 

«C’est le Président de la république qui est le président de Séant, parce que c’est lui qui recevra le serment de hauts magistrats. Les autres peuvent ne pas être là, cela n’illégitime en rien, la cérémonie attendue ce mercredi dans la salle des Congrès du Palais su peuple».

 

Cependant, coté FCC, on dit s’en tenir à l’esprit et à la lettre de la loi organique n°13/026 du 15 octobre 2013. «Contrairement aux allégations de nos amis du CACH, l’Assemblée nationale et le Sénat ne sont pas institués de manière protocolaire. Présenter les choses de cette manière est une mauvaise lecture de la loi. Les choses doivent être organisées conformément aux textes légaux et non par coup de force», déclare un acteur politique proche du FCC.

 

Que les deux partenaires de la coalition au pouvoir prennent des positions diamétralement opposées, d’aucuns pensent qu’il s’agit-là de revanche des berceaux. Toutefois, des analystes indépendants estiment qu’on peut tout dire, une rencontre de telle solennité sans la présence des Présidents des deux chambres du Parlement, perd en symbolique.

 

Contrairement donc à ce qui se raconte dans le camp présidentiel, les deux chefs de corps, à savoir Alexis Thambwe Mwamba et Jeanine Mabunda n’incarnent pas que les bureaux de leurs chambres respectives. Plutôt, les deux Chambres du Parlement symbole de la Nation tout entière, dans la mesure où les deux en sont l’émanation à degré divers. Et le choix même du Palais du peuple pour l’organisation de cette cérémonie ne relève pas d’un pur hasard. Bien au contraire, le siège du Parlement a tout son symbole d’être le miroir du peuple, via ses élus. Ce n’est pas par incommodité de langage que l’hémicycle est appelé le temple de la démocratie. Sinon, une telle cérémonie pouvait être organisée soit à la cité de l’Union africaine, soit au Salon rouge du ministère des Affaires étrangères.

 

Dès lors que l’article 10 de la loi portant organisation et fonctionnement de la Cour constitutionnelle, cite expresis verbis, les corps attendus à cette cérémonie, d’aucuns déduisent que l’absence des speakers des deux bureaux du Parlement, à la solennité de prestation de serment de hauts magistrats, n’est pas un bon signe, compte tenu du régime politique actuel en RD Congo. Jusqu’où irait donc la crise ? Trêve de spéculations, tant il faudrait remettre les pendules à l’heure.

Forumdesas.org/acturdc.com

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