Entre un optimisme étriqué et un pessimisme inquiétant, en passant par un réalisme prudent, le nouveau Coronavirus s’impose impitoyablement, depuis neuf mois maintenant, à l’humanité soumise à une situation qui échappe à tout contrôle porteur d’espoir.
D’où vient le redoutable virus Covid 19 ? Où va-t-il ? Disparaitra-il un jour ? Quand ? Comment ?
Pour le moment, personne, ni chercheur, ni savant et encore moins le commun des mortels ne peut répondre clairement et efficacement à l’une de ces questions qui taraudent, en silence, les humains à travers le monde…!
La soumission à ce mal non identifié, se fait, tantôt percutante, tantôt modérée, et chaque jour apporte son triste lot de nouvelles contaminations et de décès.
Tout ce qu’on peut faire, pour le moment, c’est implorer Dieu de lever cette pandémie venue de nulle part pour assaillir la planète des humains.
Parallèlement, dans tous les pays du monde, des personnes de sciences et de grandes connaissances sanitaires et bactériologiques, bougent, se démènent, cherchent, imaginent des solutions, appliquent des soins de santé, sans être sûrs de l’efficacité des remèdes.
D’autres représentant l’autorité, veillent à l’application de mesures de prévention, de protection sanitaire et de sécurité.
Ce combat des ombres s’arrête à ces limites qui donnent de l’espoir, atténuent le mal, mais n’arrêtent pas l’expansion du virus qui navigue continuellement sur nos têtes. Invisible, imprévisible et imprenable. Il peut attaquer n’importe qui, n’importe où, à n’importe quel moment !
C’est désespérant à la longue et, impuissants, les humains n’ont pas d’autre choix tant que des mesures radicales ne sont pas mises au point.
Quelles seraient donc ces mesures tant souhaitées, tant espérées, tant attendues ?
Se voulant rassurante, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) affirme que le fait d’attraper le nouveau Coronavirus ne signifie pas qu’on va le garder toute la vie, et assure qu’on peut guérir de la maladie.
« La majorité des personnes qui contractent la COVID-19 peuvent guérir et éliminer le virus de leur organisme. Si vous contractez la maladie, assurez-vous de traiter vos symptômes qui apparaissent quand vous avez de la toux, de la fièvre et des difficultés respiratoires ; consultez rapidement un médecin, mais contactez d’abord votre centre médical par téléphone », recommande l’OMS, indiquant que « la majorité des patients guérissent grâce à un traitement de soutien ».
L’OMS précise qu’ à présent, la plupart des personnes qui contractent le COVID-19 ont des symptômes bénins ou modérés et peuvent guérir grâce à un traitement de soutien, bien qu’à ce stade, rien ne prouve que « l’hydroxychloroquine » adoptée ou un autre médicament permet de prévenir ou de guérir le COVID-19 , sachant qu’il n’existe actuellement aucun médicament homologué pour le traitement ou la prévention du nouveau Coronavirus, mais que plusieurs essais sont en cours et que l’OMS coordonne continuellement la mise au point et l’évaluation de médicaments pour traiter le COVID-19 ».
Concernant l’immunité collective, elle peine à se construire et un vaccin est donc indispensable contre ce redoutable virus. Une centaine de projets de sérums anti-Covid-19 à travers le monde sont en cours, dont une dizaine en phase d’essais cliniques.
La technique de vaccination ADN (acide désoxyribonucléique constituant la molécule support de l’information génétique héréditaire) ou ARN (acide nucléique présent chez pratiquement tous les êtres vivants, et aussi chez certains virus), consiste à injecter une partie de l’ADN ou de l’ARN du virus dans une cellule saine pour déclencher la production d’une protéine qui va à son tour enclencher la réponse immunitaire de notre organisme. Cette méthode connaît des succès dans l’usage vétérinaire, mais elle n’a, pour l’instant, pas montré ses effets chez l’homme, explique-t-on.
Ainsi des dizaines de laboratoires sont lancés dans la course au vaccin contre le coronavirus. Des dates différentes sont annoncées, essentiellement en raison de choix scientifiques et des procédés technologiques.
Si la concorde et le partage des connaissances semblent réguler la course au vaccin qui nous immunisera contre le coronavirus, chacun y va pourtant de son calendrier. Euopéens, Américains, Russes, Chinois, chacun assure en tester un, avoir déjà administré des doses de plusieurs formules à des volontaires et attendre des résultats s’étalant sur trois périodes dont la dernière peut s’avérer longue avant de pouvoir mettre un vaccin efficace sur le marché.
Il faut un très grand nombre de personnes testées pour s’assurer que le risque dû au vaccin est extrêmement faible. Cela suppose des essais très longs, soutient-on partout dans les laboratoires.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS), quant à elle, se montre prudente et formelle : « Il est peu probable de s’attendre à une vaccination généralisée avant le milieu de l’année prochaine », a déclaré la porte-parole de l’OMS, Margaret Harris, lors d’un récent point de presse à Genève. « La phase 3 des expériences menées, doit prendre plus de temps car nous devons voir dans quelle mesure le vaccin est réellement protecteur et nous devons également voir dans quelle mesure il est sûr », a-t-elle ajouté.
La porte-parole de l’OMS fait ainsi référence à la troisième phase de recherche du vaccin où de grands essais cliniques sont menés sur des personnes. Dans cette phase 3, « un nombre considérable de candidats volontaires au vaccin sont maintenant entrés dans cette étape des essais » assure-t-elle.
L’agence onusienne souligne qu’au moins 6 à 9 de ces candidats ont déjà parcouru « un long processus en termes de recherche. Beaucoup de gens ont été vaccinés et ce que nous ne savons pas, c’est si le vaccin fonctionne… à ce stade, nous n’avons pas de signal clair quant à savoir s’il a ou non le niveau d’efficacité et de sécurité nécessaire », a avoué Margaret Harris, ajoutant qu’aucun des vaccins candidats aux essais cliniques avancés n’a, jusqu’à présent, démontré un « signal clair d’efficacité ».
Toutes ces incertitudes nous conduisent à une éventualité probable envisagée par le président français Emmanuel Macron, dans l’une de ses récentes allocutions, parlant de l’échéance de sortie d’un éventuel vaccin ; « Peut-être en fin d’année, plus probablement en 2021 mais on peut aussi ne jamais trouver de vaccin contre le coronavirus » dira-t-il.
De son côté, Maxime Schwartz qui a dirigé l’Institut Pasteur entre 1988 et 1999, évoque l’exemple du Sida, affirmant : « On cherche depuis le milieu des années 1980, on n’a toujours pas de vaccin conte le Sida».
Le douloureux constat c’est qu’au-delà des possibilités scientifiques, technologiques, industrielles, reste une dimension, forte, dans cette course au premier vaccin : le discours politique. « Dans la situation actuelle, la médecine et la politique sont plus intensément et visiblement liées que jamais auparavant », estime Dorit Brixius, historienne des sciences et des savoirs à l’Institut historique allemand, basé à Paris «Les différences de rhétorique officielle révèlent tout à la fois la recherche de pouvoir et l’impuissance de l’être humain contre la nature ». Face à l’inconnue, « il y a donc les optimistes, les réalistes, les pessimistes …et les menteurs, ceux qui veulent se montrer dans une lumière héroïque ».
On peut donc envisager que le nouveau coronavirus « pourrait très bien devenir endémique, et ne jamais disparaître », prévint Michael Ryan, le responsable des questions d’urgence sanitaire de l’OMS. « Cette maladie peut se transformer en un problème de longue durée, ou non » dira-t-il, ajoutant : « En attendant, face à tant d’inconnues, l’OMS recommande de tester, tester, tester ; seule manière, au-delà des gestes barrières et des règles de distanciation physique, de juguler la pandémie. On ne peut pas se permettre d’être dans le flou et d’attendre que les urgences soient submergées pour se rendre compte du problème. Il faut tester directement et détecter les personnes contaminées pour savoir quand la maladie réapparait ».
« Ce message s’adresse directement à tous les pays »
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