Réagissant à un rapport d’experts des Nations unies, Kigali nie tout soutien à la rébellion du M23 et réaffirme son droit à « défendre son territoire »
Kigali a récusé, jeudi 4 août, des « allégations non valides » après un rapport de l’ONU affirmant que l’armée rwandaise est intervenue dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), ces derniers mois, directement et en soutien à des groupes armés. « Le Rwanda a le droit légitime et souverain de défendre son territoire et ses citoyens, et pas seulement d’attendre qu’une catastrophe se produise », a également déclaré Yolande Makolo, porte-parole du gouvernement, dans un communiqué diffusé dans la soirée.
Le Rwanda réagissait à un rapport d’experts missionnés par l’ONU et selon lequel l’armée rwandaise a « lancé des interventions militaires contre des groupes armés congolais et des positions des forces armées congolaises » depuis novembre 2021 et jusqu’en juin 2022. Les experts indiquent que Kigali a aussi « fourni des renforts de troupes au M23 pour des opérations spécifiques, en particulier lorsque celles-ci visaient à s’emparer de villes et de zones stratégiques ».
Le Mouvement du 23-Mars (M23) est une ancienne rébellion à dominante tutsi, vaincue en 2013, qui a repris les armes fin 2021 en reprochant à Kinshasa de ne pas avoir respecté des accords sur la démobilisation et la réinsertion de ses combattants. Kinshasa accuse Kigali de soutenir cette rébellion, ce que le Rwanda conteste. Jeudi encore, Kigali a récusé ces accusations, assurant que « la présence du M23 et ses origines » étaient « bien connues comme relevant d’un problème de la RDC », qui cherche à « faire peser le fardeau sur d’autres pays ».
Le rapport du groupe d’experts de l’ONU bat en brèche les dénégations des autorités rwandaises et détaille, preuves à l’appui, l’implication directe du Rwanda, « unilatéralement ou conjointement avec les combattants du M23 », dans l’est de la RDC. Depuis fin mars, la fréquence et l’intensité des combats ont augmenté drastiquement et le M23 s’est emparé de pans du territoire de Rutshuru, jusqu’à une dizaine de kilomètres au nord de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu.
Le Monde avec AFP