Le rapprochement entre Tshisekedi et l’armée, « est-ce le fruit de la peur ou d’un saut politique ?»

La RDC est sur la voie purement électorale en cette année 2023. L’envie et le besoin d’un grand nombre de politiques de l’opposition est d’aller renverser le régime Tshisekedi alors que celui-ci travaille pour sa stabilité et son maintien. Les balles en caoutchouc ont laissé place aux balles réelles dans une jungle où la gestion des égos est aussi impossible à saisir que le développement du pays lui-même.

Les attaques contre le régime se multiplient, qui a créé un profond sentiment d’insécurité et d’inconfort chez le Chef de l’État. La population du Lualaba parlait déjà d’une présence stressante de Félix Tshisekedi lors de son dernier passage à Kolwezi dans l’optique que le grand nombre d’hommes armés commis à sa protection et celle de son équipe était effroyable. L’après Kolwezi est une période très délicate pour le locataire de la Cité de l’O.U.A victime de plusieurs menaces politiques notamment celle du général John Numbi en exile.

Tshisekedi a-t-il aujourd’hui peur de l’armée ?

La résurgence de coups d’Etat militaire en Afrique ne laisse aucun dirigeant tranquille et ce n’est pas à Félix Tshisekedi d’en faire exception. La maximisation de la sécurité autour du premier citoyen congolais et son « rapprochement séducteur » près des hommes en uniforme suscitent des interrogations. Le Chef de l’État se méfie t-il de l’armée congolaise ?

Le général Christian Tshiwewe en réunion avec toutes les bases de l’armée à Kinshasa faisait savoir à ces cadres « d’éviter toute collaboration avec les ennemis du pays et de n’est recevoir des ordres d’aucun responsable de l’armée en liaison avec les groupes ennemis » ; un discours qui pourrait traduire l’envie de l’État de mettre en déroute toutes les tentatives de putsch militaire.

Félix Tshisekedi pour sa part, ce mercredi 18 octobre 2023 à Kinshasa où il a partagé un repas de corps avec les officiers généraux et supérieurs, ainsi que les sous-officiers des Forces armées de la RDC, convié ses hôtes à respecter leurs engagements vis-à-vis du pays et du peuple jusqu’au sacrifice suprême : « ne jamais trahir le Congo. Nous formons un corps de défenseurs des institutions du pays et notre peuple ».

A l’approche des élections, la communion avec les Forces armées congolaises est d’une importance pour le Chef de l’État s’il veut préserver la paix sur toute l’étendue du territoire national. Conscient de la teneur des enjeux, personne n’en voudrait à Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo de rapprocher un peu plus à lui les hommes en uniforme afin d’assurer la sécurité du peuple qui l’avait investi président de la République en 2018.

Gaël Hombo