L’impuissance de la plus grande machine politique planétaire vis-à-vis du tout petit pays des Grands lacs laisse l’opinion hébétée. En protégeant le Rwanda, l’Onu vient d’avaliser la thèse du complot international contre les ressources naturelles de la RDC.
Face à la situation explosive en République démocratique du Congo, le Conseil de sécurité des Nations unies divague et se moque de la faible diplomatie congolaise. En dépit des preuves présentées à la presse et de la correspondance décisive adressée au même Conseil par Kinshasa attestant incontestablement la présence de l’armée régulière rwandaise en appui au M23, le son de cloche du pays de Lumumba n’a pas été entendu. Même le grand oral très volontariste de Christophe Lutundula Apala Pen’Apala, ministre des Affaires étrangères devant cette instance suprême de la gouvernance du monde n’a bougé d’un iota le fixisme des pro-Kagame.
Alors que certains pays européens ont faiblement pris des mesures symboliques contre le Rwanda du fait de son activisme inamicalement agressive envers le Congo, les membres du puissant Conseil de sécurité des Nations unies ont privilégié l’exhortation à un dialogue interne pour régler le différend sécuritaire qui indexe gravement certains États de la région des Grands lacs dont le Rwanda de Paul Kagame.
Le Conseil condamne le M23 et ses frères jumeaux (groupes armés) de l’Est
La résolution de ce samedi 4 juin 2022 condamne le mouvement du 23 mars dit M23, agresseur de la République démocratique du Congo sans insister sérieusement sur les conséquences sécuritaires, humanitaires, politiques et économiques générées par la toute dernière agression rwandaise.
« Le Conseil de sécurité condamne les attaques récemment perpétrées contre les Forces armées de la République démocratique du Congo et la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), et demande instamment à tous les groupes armés nationaux de mettre immédiatement fin à toute forme de violence, de se dissoudre définitivement, de déposer les armes et de participer au Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation.
De même, il exhorte tous les groupes armés étrangers présents en République démocratique du Congo à se désarmer et à retourner immédiatement et sans condition dans leurs pays d’origine respectifs », justifie la note partagée à la presse samedi matin.
Une résolution molle qui vient semer la confusion dans un contexte différemment partagé entre les groupes armés congolais, rwandais, burundais et ougandais. Les grands dignitaires du monde somment fantastiquement ces rebelles insoumis à se désarmer volontairement eux-mêmes. Et à se rendre.
La résolution énumère notamment « le M23, la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO), les Forces démocratiques alliées (ADF), les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), la Résistance pour un état de droit (RED Tabara), les groupes Maï-maï et plusieurs autres groupes armés nationaux et étrangers ». Sans expliquer comment toutes ces dynamiques de déstabilisation du seul Congo vont œuvrer dans une conjonction d’objectifs pour se rassurer de leur avenir politique et sociale, une fois les armes déposées.
Des kamikazes et commandos très habiles au métier des armes dans une immense forêt équatoriale à qui l’on intime un ordre de formalité pour quitter la brousse, ça ne saurait se comprendre. Et les centaines d’autres résolutions consacrées à la République démocratique du Congo par le passé qui n’ont pu faire avancer véritablement la cause de paix, les Congolais concluent à un échec diplomatique du gouvernement qui n’a pas su s’armer d’experts et stratèges à la hauteur de l’enjeu./mediascongo.net