La République Démocratique du Congo (RDC) surveille attentivement la situation préoccupante liée au présumé déplacement des bornes frontalières par l’Ouganda dans la partie est du pays. Patrick Muyaya, le Porte-parole du gouvernement congolais, a affirmé que le gouvernement central suivait de près la situation et utilisait des voies diplomatiques pour résoudre cette question sensible.
« C’est une question que nous suivons attentivement au niveau du gouvernement. Je pense que le ministre des Affaires Étrangères de la RDC utilise les voies diplomatiques appropriées pour obtenir des informations plus détaillées et résoudre cette question. Il est hors de question que les périmètres des bornes frontalières, établis depuis longtemps, soient modifiés. Je ne peux pas fournir plus de détails pour le moment, car il s’agit d’une question suivie de près par le ministère des Affaires Étrangères. Le Vice-Premier Ministre et Ministre de la Défense Nationale et Anciens Combattants, Jean-Pierre Bemba Gombo, se réfère également au ministre des Affaires Étrangères pour obtenir des informations à ce sujet. Nous pourrons bientôt vous fournir une réponse, car je sais que cette question suscite de nombreuses inquiétudes », a déclaré Patrick Muyaya lors d’une conférence de presse à Lubumbashi le 3 octobre 2023.
Les allégations du présumé déplacement des bornes frontalières ont suscité de vives réactions dans le paysage politique congolais et sur les réseaux sociaux. Le député national Juvenal Munubo a déposé une question orale avec débat adressée au Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires Étrangères, Christophe Lutundula, afin d’obtenir des éclaircissements sur la situation sur le terrain.
Selon des sources locales du territoire de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu, l’Ouganda aurait installé de nouvelles bornes frontalières entre le village de Mungo, près de Bunagana, et la colline de Musezero. Cette opération aurait provoqué une incursion d’environ trois kilomètres à l’intérieur du territoire congolais, suscitant une vive inquiétude parmi la population déjà touchée par la présence de la rébellion du M23.
Dans une déclaration faite le 6 octobre, l’Ambassade de la République de l’Ouganda à Kinshasa a catégoriquement rejeté les allégations, évoquant une campagne d’intoxication de l’opinion publique congolaise et de « fausses allégations » et rappelant l’attachement de l’Ouganda au principe de l’inviolabilité des frontières héritées de l’époque coloniale. L’ambassade a déclaré que « la frontière internationale entre Etats ne pourrait être modifiée de manière unilatérale », et a dénoncé ce qu’elle appelle tentative de perturbation des relations entre les deux pays frères. Elle a salué la détermination des gouvernements de l’Ouganda et de la RDC à poursuivre leur coopération bilatérale pour le bénéfice mutuel de leurs peuples.
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