Le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) passe à l’offensive contre les dérives sur les plus grandes plateformes numériques. L’autorité de régulation dit “stop” à la dépravation des mœurs sur les réseaux sociaux Facebook, Instagram, Twitter, TikTok, Snapchat et YouTube. Son président, Christian Bosembe a présenté mardi à Kinshasa, une directive qui, avis d’expert, va mettre progressivement fin à l’anarchie et à la délinquance sur la toile congolaise.
Les réseaux sociaux n’ont pas pour vocation de détruire la société ou de nous dresser les uns contre les autres, ce ne sont pas un monde sans loi ni foi où tous les interdits sont autorisés, une vraie prime à la délinquance. Mais un véritable environnement pour transmettre les valeurs positives et partager au mieux les connaissances. Cependant, nous devons punir sans la moindre retenue cette composante de la société qui estime que la bêtise vaut mieux que l’intelligence. C’est à nous, je parle de vous et moi à qui revient la responsabilité historique d’arrêter cette grosse bombe avant qu’elle n’explose complètement, a prévenu le président du CSAC, Christian Bosembe, lors d’un point de presse à Kinshasa.
Dans le large éventail des réformes amorcées par le CSAC, la lutte contre les fake news, les infox et la délinquance juvénile sur les réseaux sociaux s’avère indispensable pour la rééducation d’une société qui a perdu ses valeurs. Ainsi, le numéro un de l’autorité de régulation appelle à la conscience de tous les utilisateurs des réseaux sociaux et tous ceux qui ont des comptes à bien vouloir se rappeler des risques qu’ils pourraient encourir à chaque fois qu’il faudra publier une image ou un son.
“Aux parents, nous demandons une vigilance extrême pour les moins de 18 ans, si pour vous la solution serait de leur retirer les téléphones, nous vous encourageons dans cette démarche au cas où l’attention serait défaillante, car vaut mieux un enfant dressé sans téléphone qu’un enfant abîmé avec un Iphone. Au gouvernement de nous aider à soutenir notre Commission de l’alerte numérique qui travaillera d’arrache-pied pour mettre fin à cette forme de délinquance”, a plaidé Bosembe.
Le gendarme du secteur médiatique rappelle également pouvoir judiciare que “ce n’est pas pour rien que nous avons invité le maître de l’action publique afin de procéder au nettoyage de cet espace, des sanctions sévères viendront de vous”.
– Commission de l’alerte numérique pour traquer les délinquants –
Alors que la RDC est comptée aujourd’hui parmi les producteurs de la bêtise sur les réseaux sociaux, où la compétition de l’immoralité rivalise incroyablement avec la promotion des antivaleurs, les discours de déchirement, les prédications qui accentuent les clivages, les chansons qui dénudent les jeunes filles et consacrent l’imbécilité, seul le CSAC peut stopper cette tendance à la jungle. Christian Bosembe veut être agressif pour imposer un nouveau narratif. Une Commission de l’alerte numérique, peste-t-il, a été mise en place afin de mettre fin à cette forme de délinquance sur internet.
– Pas de haine ou des discours toxiques avant, pendant et après la campagne électorale –
Aux scrutins qui s’annoncent mouvementés, l’autorité de régulation avertit déjà que les élections ne devraient pas être un motif de déchirement ou un événement apocalyptique. A haute voix, Bosembe appelle tous les acteurs à la rigueur et la célérité. Impassible, il a promis de frapper ceux qui s’aventurent à la campagne électorale précoce.
“Le contexte dans lequel nous nous trouvons est tout aussi difficile qu’il nous faut de la rigueur et de la célérité. Il y a une vie après les élections. Nous ne pouvons pas permettre aux gens de tout galvauder au nom des élections. Ces accusations gratuites, ces attaques personnelles, ces imputations dommageables, ces déferlements de discours de haine, cette recrudescence de violences verbales sont à condamner sans la moindre faiblesse et sans aucune complaisance. À l’heure actuelle, la campagne n’est pas encore officiellement autorisée mais tous les médias y compris la RTNC se sont déjà lancés à la diffuser. C’est un désordre que le CSAC ne compte pas cautionner”, a-t-il tonné.
Le président du CSAC a, par ailleurs, exhorté les patrons des médias, les professionnels des médias, les directeurs des programmes et des informations à éviter tout traitement des sujets ayant trait à la campagne par exemple parler du numéro des candidats, de sa vision ou de sa circonscription.
“Peu importe le format, que ce soit à l’église comme certains pasteurs qui utilisent leurs chaires non pas pour prêcher mais pour faire la campagne, que cela reste dans les églises mais pas sur les réseaux ou à la télévision ; des enseignants qui utilisent leur temps d’enseignement pour battre campagne que cela reste aussi dans les auditoires mais pas sur les réseaux sociaux ou à la télévision ; et même des musiciens qui, à travers leurs productions scéniques, s’adonnent allègrement à des campagnes précoces, tout comme des journalistes candidats qui, malgré le fait que les listes soient déjà publiées par la CENI reprenant leurs numéros au lieu de se retirer momentanément de la profession, continuent quand même à utiliser les médias pour battre campagne, pour eux-mêmes ou pour leurs candidats, ajoutez aussi tous les autres acteurs politiques qui utilisent des stratégies toutes aussi malveillantes pour battre frauduleusement campagne, le CSAC ne se laissera pas duper. Nous n’aurons pas d’autres choix que de sanctionner sévèrement ces médias et les auteurs seront traduits en justice en cas de récidive”, a tranché Christian Bosembe.
Depuis sa prise des fonctions à la tête du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication, Christian Bosembe pose des bases pour des profondes réformes. Entre avertissement, interpellation et sanction, l’ex-star télé s’insurge contre tout dérapage de quelque nature que ce soit.
/ouragan.cd