Examinons attentivement deux clichés décrivant le paradoxe Congolais. Dans le premier: un Congolais, il est fraîs émolu de Harvard University, de Yale , de Sorbonne, de l’E.N.A, de Louvain la Neuve, de l’ULB, de Cambridge University, de Oxford University, de London School of Business, de M.I.T, de Lovanium, de l’UPC, de l’UNILU, tenant un diplôme prestigieux en main, la tête farcie des théories sur la justice économique et sur le développement d’une nation. Le deuxième : un groupe de mendiants habitant un bidonville de la cité minière de Tenke Fungurume au Katanga faisant la manche dans la rue . À quoi servent ces diplômes dans un pays où la population s’appauvrit davantage chaque jour ?
Adolescents, nous admirions l’éloquence du Prof Marcel Liahu, du Prof Pinga Kasenda, Me José Nyimi Mayidika Ngimbi, Me Gérard Kamanda: ils parlaient du droit en se mettant au service d’un pouvoir qui niait ce droit. Brillants ! On se demandait si être intelligent, c’est bien parler, ou bien mentir, ou avoir un diplôme. Nous admirions ces Premiers Ministres docteurs: Évariste Mabi, Birindwa, Mulumba Lukoji, Lunda Bululu, Likulia etc… Ils expliquaient bien. Et plus nous les applaudissions, plus l’inflation atteignait des proportions inimaginables. Quelle intelligence ! Le Congolais, Docteur économiste Mulumba Lukoji, comme expert, formateur et consultant à la Banque Mondiale et au FMI a fait des exploits économiques en Côte d’Ivoire, Le Docteur économiste Alassane Ouattara, un ancien Directeur Afrique du FMI a modernisé la Côte d’Ivoire ! Pourquoi cette science marche ailleurs et pas ici? Juste un problème d’éthique ou un problème spirituel ?
Le plus tragique était le « Guide éclairé » : plus il perdait des batailles, plus il montait en grade jusqu’à devenir « Maréchal » d’une armée plus tard défaite par des « Kadogo« . Et nous lui demandions de régner sur nous pendant cent ans encore ! Nous le trouvions charismatique ! Son Premier Ministre était vanté pour sa rigueur: plus nous mourions de faim, plus nous l’adulions pour ses mesures d’austerité qui le rendaient plus riche (lui et sa bande de l’UDI). Plus tard, il obtint son doctorat honoris causa d’une boite universitaire du coin pour ses prouesses intellectuelles et ses loyaux services à la Nation. Un autre Premier ministre vint avec des promesses alléchantes d’un parc agroalimentaire de Bukanga-Lonzo. Ce fut une débâcle économique au point que l’Éternel Parlement voulut le démettre. Mais il en sortit plus tard docteur en économie. La croissance macro-économique devenait macro-académique.
Un autre économiste politicien s’en allait au pays de Socrate pour décrocher son parchemin. Ses amis déclarent qu’il a été proclamé docteur en économie. Mais cette université n’a qu’un seul programme doctoral plutôt en Applied Linguistics( Linguistiques Appliquées). Autant d’exemples pour dire cette relation complexe entre le savoir, le pouvoir et leurs effets.
C’est le Congo: des milliers des juristes assistent passifs au sport national des leaders politiques Congolais qui est le détournement des fonds publics, avec comme conséquences tragiques ; des entreprises étatiques saignées à blanc et étouffées, des millions des dollars du trésor public terminent leurs courses dans des comptes privés tant au pays qu’à l’étranger et la paupérisation de la population !
Curieusement les prédications des hommes de Dieu tournent sur la grâce à bas prix et non sur la Crainte de Dieu et sur la moralisation du Leadership du pays. Alors que le Président du pays armé d’une bonne volonté, seul avec une vision réformatrice, s’encombre d’une diaspora « bilokos » qui rame à contre courant de sa pensée politique. Il est comme un Lionel Messi jouant au milieu d’une équipe de fouteurs ou « Mbodila » de 4ème division !
C’est le Congo: des milliers d’enfants meurent de la malnutrition et de la rougeole dans un pays premier au hit-parade des nations PPTE (Pays Pauvres et Très Endettés) tandis que des millions de dollars s’évanouissent en coulage et en rétro-commissions. Et pendant ce temps, les Chinois se tapent allègrement au prix « mangondo » son cobalt don de Dieu. Difficile a démontrer, on n’étudie pas cela en classe. On fait tout juste la grève.
Les Chrétiens du pays, injustement mis en quarantaine par les « logeurs« , eux, hommes extraordinaires ayant « un Esprit Supérieur« , qui devraient être comptés comme des réservoirs et pépinières d’une élite alternative pour changer l’image de leur nation disent, sans honte aucune, que la politique est du ressort du Diable ! C’est l’apothéose du crétinisme national.
Pendant que le Rwanda monte son usine de smartphones, produit ses premières voitures VW, ses premiers ordinateurs, Madagascar profite des résultats d’un chercheur Congolais sur l’artemisia pour fabriquer le Covid Organics son remède contre Covid-19, le Congo tourne en rond autour de ses échangeurs inachevés, et il importe honteusement le maïs de la Zambie moins riche en terres arables, mais plus riche en intelligence pratique.
Des beaux diplômes pour quels résultats ? « La science sans conscience est une ruine de l’âme qui produit des leaders médiocres et malfaisants!« , dit-on. La question pertinente que le monde entier se pose est de savoir si notre peuple mérite bien cette nation magnifique ? Ce pays mérite mieux que cela ! Nous avons besoin des nouveaux visages pour un nouvel usage afin de donner un nouveau visage à notre Nation déformée.
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