Gouvernement de l’Union sacrée : Les grands défis que SAMA LUKONDE est appelé à relever

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Le paiement du premier pallier de « Mbudi » en faveur des agents et fonctionnaires de l’Etat, la réhabilitation du chemin de fer Matadi-Kinshasa, la construction et l’aménagement des routes à l’intérieur du pays, l’eau et l’électricité, la sécurité à l’Est de la RDC, la lutte contre le coulage des recettes publiques et la corruption, l’instauration d’une vraie justice distributive, la stabilité de la monnaie nationale, la relance agricole, l’ordre et la rentabilité du secteur minier, la construction du port en eau profonde de Banana…

La nomination du nouveau Premier Ministre Jean Michel Sama Lukonde par le Chef de l’Etat en février dernier, a suscité beaucoup d’espoirs dans le chef de toute la population congolaise qui attend de lui, la solution à ses innombrables problèmes.

Voilà pourquoi cette même population souhaite de tous ses vœux, voir le gouvernement être nommé et mis en place dans le meilleur délai pour qu’il se mette au travail.

Mais une fois mis en place, ce gouvernement dont on dit sera moins éléphantesque, est appelé à relever de nombreux défis. Parmi lesquels figure en bonne place, le social de la population qui compte parmi les plus pauvres du continent africain.

Et qui dit social, voit d’abord et avant tout, les conditions de vie des agents et fonctionnaires de l’Etat. Ces concitoyens qui tiennent l’administration publique qui est le soubassement même du fonctionnement de l’Etat, comptent parmi les plus misérables de la société congolaise. Avec un traitement salarial quelconque.

Comment en effet, un agent ou fonctionnaire de l’Etat qui peine à nouer les deux bouts du mois et partant incapable de payer son loyer ou d’envoyer ses enfants à l’école, peut-il servir en toute conscience l’Etat-employeur qui l’emploie ? C’est logiquement impensable.

Voilà pourquoi, les observateurs les plus avertis pensent que le Gouvernement Sama Lukonde devrait accorder une priorité au paiement du premier pallier de Mbudi. Ce projet date depuis l’époque de 1+4 que dirigeait le président Joseph Kabila avant les élections de 2006.

Tous les premiers Ministres qui se sont succédé depuis Antoine Gizenga en passant par Muzito, Tshibala… n’ont pu concrétiser le projet « Mbudi ». Alors qu’il était porteur d’espoirs.

Des observateurs les plus avertis pensent que si le nouveau gouvernement Sama Lukonde arrivait à le concrétiser, il ferait gagner des points au régime Fatshi qui lui donnera les atouts nécessaires pour solliciter à nouveau le suffrage du peuple en 2023.

Eradiquer les forces négatives dans l’Est

La partie orientale de la RDC dans le grand-nord-Est, est le ventre mou de notre pays. L’insécurité récurrente qui fauche des milliers de vies chaque année, est une véritable épine sous les pieds du Gouvernement. Je ne connais pas beaucoup de pays qui ont progressé avec la guerre à la main. Le premier Ministre Sama doit s’investir totalement pour pacifier cette partie du pays. Cela d’ailleurs fait partie des promesses de campagne tenues par le candidat Félix Tshisekedi.

Il devra tout mettre en œuvre pour gagner ce pari, car les investisseurs n’aiment pas les bruits de bottes. Ça ne sera peut-être pas facile mais c’est possible. L’Angola qui a connu une rébellion farouche de l’UNITA pendant 27 ans, a réussi à mater cette opposition armée qui permet à ce pays frère de respirer.

La relance du trafic ferroviaire Kinshasa – Matadi

Chaque pays a son histoire. La RDC a aussi la sienne. Pour ce qui nous concerne, l’explorateur Henry Morton Stanley avait dit que le Congo ne vaut pas un penny sans chemin de fer. Cette réalité, bien que lointaine, est encore d’actualité ce jour.

Le trafic ferroviaire Matadi – Kinshasa est en arrêt depuis environ vingt (20) ans. Toutes les marchandises débarquées du port de Matadi qui arrivent à Kinshasa par containers et camions de gros tonnage passent par la route nationale N°1. La conséquence : c’est la dégradation permanente de cette chaussée et qui est à la base de nombreux accidents.

Le pays gagnerait si ce chemin de fer est réhabilité, parce que le transport par voie ferrée coûte moins cher. Et le trafic ferroviaire non seulement permettra à la SCTP, ex. Onatra à se refaire une santé financière mais aidera également à toutes les cités rurales et villages traversés par le chemin de fer, de relancer leurs activités socio-économiques.

Aménagement et construction des routes

Ce qui est vrai pour le chemin de fer, l’est aussi pour les routes. Un pays sans voies de communication ne peut développer son économie. Pour la bonne et simple raison que la nourriture produite par des paysans ne peut atteindre les centres de consommation et les grandes villes.

Le Congo-Kinshasa souffre beaucoup de ce déficit.

En effet, sur les 120.000 (cent vingt milles) kilomètres de routes carrossables laissées par les colons belges, la RDC n’en compte que moins de 8.000 kilomètres ce jour.

C’est un défi majeur qu’il faille relever. Il est vrai qu’on ne peut construire et aménager des dizaines de milliers de kilomètres à moins de trois ans mais il faut commencer quelque part.

La construction du port en eau profonde

Tant que la RDC n’aura pas de port qui donne directement à l’océan atlantique, le pays restera dépendant d’autres ports étrangers ici sur le continent. Ce qui fait que tous les frets maritimes de très gros tonnage passent par les ports du Cap en Afrique du Sud, de Mombassa en Tanzanie, de Pointe-Noire au Congo-Brazzaville ou encore de Luanda et de Lobito en Angola. Les ports de Matadi et de Boma étant sous équipés et mal placés géographiquement pour recevoir les gros navires marins.

La solution pour s’affranchir de cette dépendance dépend de la construction du port en eau profonde de Banana au Kongo-central.

Les études de faisabilité ayant déjà terminée et le constructeur recruté, il ne reste plus qu’à démarrer ce chantier surtout que les partenaires financiers seraient prêts.

Le nouveau gouvernement devra activer ce dossier et payer la contrepartie congolaise pour que ce projet tant rêvé par l’ensemble des congolais, se matérialise.

Un sage a dit : là où il y a la volonté politique, on peut tout. Voilà une opportunité dont le gouvernement Sama peut se saisir pour laisser aussi ses empreintes dans l’histoire du pays.

L’eau et l’électricité

La RDC est la plus grande réserve hydrologique sur le continent avec son fleuve, ses grandes rivières et ses lacs qui, baignent tout le territoire national. Mais il est curieux de constater que la population congolaise souffre de manque d’eau potable. 41% seulement des congolais, d’après les statistiques, sont desservis en cette denrée vitale.

Kinshasa déjà souffre terriblement de carence d’eau potable et beaucoup de quartiers entiers ne sont pas desservis par la Regideso. Ceux qui le sont, attendent parfois 3 à 4 jours pour que les gouttes d’eau jaillissent de leurs robinets. Ce qui est tout à fait impensable.

Pour ce qui est de l’énergie électrique, la situation est encore pire. 9 à 14% seulement de la population est connectée au réseau électrique de la Snel. Alors que la RDC dispose d’un potentiel de 100.000 Mégawats rien que sur le site d’Inga au Kongo-central. L’insuffisance d’énergie électrique fait qu’il est difficile d’implanter l’industrie lourde de transformation. Or sans industrialisation, il est quasi impossible de faire prospérer l’économie nationale. L’énergie est le moteur du développement.

Lutte contre le coulage des recettes et la corruption

A l’instar de nombreux pays d’Afrique, la RDC est malade de la gestion de ses ressources financières. Les caisses de l’Etat ne sont pas suffisamment fournies à cause entre autres, du coulage des recettes publiques. Luzolo Bambi, ancien Conseiller spécial de Kabila avait dit en 2015, 15 Milliards de dollars se volatilisent et échappent au Trésor Public chaque année dans la fraude fiscale.

La plupart de sociétés commerciales et industrielles qui œuvrent en République Démocratique du Congo, ne payent pas le fisc comme il se devait.

Leurs patrons s’arrangent toujours avec les régies financières pour camoufler leur vrai bilan financier pour payer moins à l’Etat. Les receveurs affectés à cette tâche acceptent des pots de vin et se remplissent les proches au détriment de la caisse de l’Etat.

Ensuite, beaucoup d’entreprises commerciales bénéficient, par des manœuvres sordides, des exonérations de leurs produits et marchandises importées. Comme si elles étaient des organismes philanthropiques et humanitaires. A cause  de ces pratiques de tricherie, la DGDA, plutôt que d’engranger des grandes recettes, encaissent moins d’argent.

La situation est encore prie dans le secteur minier où l’on enregistre des fraudes massives au détriment de l’Etat congolais. Le contraste dans tout cela, il y a des individus en RDC qui sont plus riche que l’Etat. Alors que c’est le contraire qui devrait se faire.

Le Gouvernement devra doter l’inspection générale des Finances (IGF) de beaucoup de moyens pour lui permettre de bien faire son travail et traquer les contrebandiers afin que l’Etat rentre dans ses droits…

Interview.CD/acturdc.com

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