Fifi Masuka est dans le dur. La gouverneure intérimaire du Lualaba qui avait crié le premier sur les toits pour tenter de manipuler l’opinion sur une prétendue spoliation de la concession Munung, est vite rattrapée dans son propre mensonge. De bonne source, on apprend que c’est elle qui veut d’ailleurs arracher cette concession revenant de droit à la famille Munung depuis 1984 pour la céder à l’entreprise minière Kamoa. Saisie par les services locaux des Affaires foncières (lettre du conservateur avec accusé de réception à l’appui), la gouverneure qui a raccroché le ministre Sakombi au nez, est éclaboussée dans cet énième scandale. Pourtant, elle prétendait n’avoir jamais été informée. Preuve une fois de plus que la mafia s’est installée au sommet de la province du Lualaba depuis le départ de Muyej.Fifi Masuka joue gros dans cette affaire où elle est accusée par la société civile locale de vouloir exproprier d’autorité la concession Munung pour la céder à Kamoa contre des espèces sonnantes et trébuchantes. Dans son schéma, elle a été bloquée par la lucidité des services techniques des Affaires foncières qui ont conclu sur base d’un acte de vente de 1984 et d’un acte de signification du jugement du 12 mars 2019 que la concession querellée appartient bel et bien à la succession Munung. D’ailleurs, tous les éléments du dossier lui avaient été transmis par les services locaux des Affaires foncières. “Le cabinet de Mme la gouverneure a.i du Lualaba avait bel et bien accusé réception, le 6 octobre, de la correspondance du chef de Bureau cadastre datée du 5 octobre, signée par M. André Kanik Sash A Murund. Ce, au nom du conservateur en séjour privé au Canada. Le courrier portait transmission des projets de 56 contrats d’occupation provisoire de la ferme Succession Munung Yav A Munung. Comme soubassements, le service foncier a aligné un contrat de vente avec la République, signé le 18 août 1984, un acte de signification du jugement du 12 mars 2019”, a expliqué à Ouragan.cd un avocat au parfum du dossier
Dans sa manipulation légendaire, s’indigne un élu local, Fifi Masuka et son groupe avaient trompé l’opinion locale que le chef de Bureau Dorna a été arrêté alors qu’il tentait de se soustraire avec un faux certificat d’enregistrement. Vérification faite. Un autre mensonge. Le chef de Bureau prétendument arrêté est bel et bien chez lui. Comme aussi le conservateur des titres immobiliers, Matthieu Mayani.
Aucun acte de vente signé par Sakombi Molendo
Le ministre national des Affaires foncières, Sakombi Molendo, n’a signé aucun acte de vente de la concession Munung. Sa lettre adressée au conservateur des titres immobiliers de Kolwezi après analyse du dossier par les services techniques compétents conformément à la loi, est claire. Nulle part, il a été fait mention de vente. Le drame, c’est que la gouverneure intérimaire ne s’est pas donnée la peine de pénétrer même une minute la correspondance de Sakombi du 09 septembre 2022, qui réagissait au courrier lui adressé par l’avocat de la famille Munung Yav a Munung. Avec jugements à l’appui , Maître Kifwabala Tekila, a prouvé noir sur blanc, l’appartenance de cette portion de terre à sa cliente. Comme soubassements, le service foncier a d’ailleurs aligné un contrat de vente avec la République du 18 août 1984 et un acte de signification du jugement du 12 mars 2019. Méticuleux, Sakombi rappelle les faits dans sa lettre. Il est établi au regard des éléments du dossier que le propriétaire décédé Munung Yav Munung avait conclu un acte de vente avec l’état congolais représenté par l’ancien commissaire d’État aux Finances et Budget, le 14 août 1984 sur la ferme Musoka située à 30 km de Kolwezi.
Je suis saisi par Maître Kifwabala Tekila/Aya, agissant pour le compte de la succession Munung Yav a Munung, représentée par sa
liquidatrice Madame Munung Kadid Claire. De l’analyse des pièces annexées à cette correspondance, il appert que feu Monsieur Munung Yav a Munung avait conclu un acte de vente en date du 14 août 1984 avec l’Etat congolais, représenté par le Commissaire d’Etat aux Finances, Budget et Portefeuille, au sujet du patrimoine des entreprises dénommées ‘Ferme de Musoka Ntanda’, situé à 30 kilomètres de la Ville de Kolwezi, dans le territoire de Musthastha, d’une superficie de 50.000 hectares, a écrit au Conservateur des titres immobiliers de Kolwezi, Matthieu Mayani, le ministre national des Affaires foncières dans sa correspondance datée du 09 septembre 2022.
L’acte de vente conclu avec la République subordonnait l’établissement des titres fonciers et immobiliers qu’après le paiement total des sommes convenues au bénéfice du Trésor public. La dette au profit du Trésor public ayant été entièrement payée, feu Munung Yav a Munung devenait, au regard de la loi foncière, titulaire d’un droit à devenir concessionnaire sur ce fond qui d’ailleurs est, jusqu’à ce jour, exploité par sa succession, a-t-il ajouté.
Voilà pourquoi, a rappelé Sakombi Molendo, “dans le but d’honorer les engagements pris par la République, de faire respecter et de sécuriser le droit à la propriété privée consacré et protégé par l’article 43 de la Constitution et je vous instruis, en exécution des articles 49, 181, 183, de la Loi foncière et 14 de l’Ordonnance n°74-148, du 02 juillet 1974 portant mesures d’exécution de la loi foncière, de me transmettre d’urgence pour signature et sans atermoiement, les projets d’arrêté de création de la parcelle ainsi que celui de contrat de concession emphytéotique de ladite concession aux noms des héritiers Munung Yav a Munung qui peuvent, à cet effet, vous approcher pour les formalités d’usage”, a souligné Sakombi, se référant aux éléments du dossier lui transmis.
La campagne de sape de Masuka contre Sakombi
En analysant les faits, on se rend compte de la médisance. Il n’y a aucun acte de vente, aucun acte de lotissement pris par Sakombi Molendo. Curieusement, Fifi Masuka s’est empressée de descendre le ministre national des Affaires Foncierès via ses robots communicants. Pour nuire à Sakombi, elle a même prétendu qu’il ne l’a pas mise en copie alors que tous les éléments du dossier ont été transmis à son cabinet par les soins des services locaux des Affaires foncières. « Il saute ainsi aux yeux que l’administration Masuka verse dans des combines », dénonce un activiste pro-démocratie.
« Autant d’éléments d’éclairage qui font et vont faire manquer d’arguments à Masuka, incapable de brandir, à ce stade, un seul acte via lequel le ministre national des Affaires foncières a pu spolier soit une personne physique, soit une personne morale, ou a pu effectuer un quelconque lotissement sur ce terrain en faveur de x ou y », tempête un député provincial de Lualaba. Au lieu de se saisir le ministre Sakombi en faisant des observations sur base des éléments en sa possession comme l’exige l’élégance républicaine, Masuka s’est mise à instrumentée les chefs coutumiers, lesquels ont encore gratuitement accusé Sakombi Molendo de spoliation, ignorant que « les courriers des services attitrés du Lualaba dûment saisis par le ministre national et tous les éléments relatifs au dossier ont été régulièrement transmis, pour compétence, au ministre provincial des Affaires foncières et au Cabinet du gouverneur, l’accusé de réception faisant foi ».
Et donc à ce jour, il n’y a rien de décisif, nous dit-on. Le processus de régularisation est plutôt déclenché. Les équipes techniques des Affaires foncières travaillent sur le terrain avant de boucler le dossier par un acte de régularisation. “Au finish, la propriétaire, la Famille Munung, devra payer les droits à l’Etat”, ont clarifié les experts des Affaires foncières.
Tournée en bourrique par ses services, Fifi Masuka persiste dans le faux, le mensonge, la médisance et la manipulation de l’opinion publique. Et comme la vérité a éclaté au grand sur base de toutes les correspondances parvenues à son cabinet, l’Assemblée provinciale, accusée par les leaders d’opinion locaux d’être dans sa poche, doit demander des comptes à Masuka. Pour se donner bonne conscience et flouer davantage l’opinion, voilà pourquoi la cheffe intérimaire de l’exécutif provincial du Lualaba et quelques députés provinciaux ont annoncé l’arrestation du chef de bureau Dorna, ce qui est totalement faux. La réalité est que la concession Munung doit être vendue à Kamoa et la gouverneure ne veut pas reculer. Elle se bombe le torse d’avoir des parapluies partout et qu’il n’y aura rien. Ce scandale de Masuka doit interpeller le gouvernement central qui doit prendre des mesures drastiques contre une cheffe de l’administration qui verse dans la mafia, a fustigé un responsable d’une église de Kolwezi.
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