L’ancien aide de camp de feu Président Laurent Désiré Kabila, le colonel Eddy Kapend, a bénéficié de la grâce présidentielle ce vendredi premier janvier 2021 après plus ou moins 19 ans d’incarcération.
Au terme d’une ordonnance signée le 31decembre 2020, le Président Félix-Antoine Tshisekedi, a pris des mesures collectives de grâce en faveur d’une certaine catégorie des prisonniers.
Certains détenus ont bénéficié de la réduction de leur peine de cinq ans, d’autres ont joui de la commutation de la peine de mort à la peine de servitude pénale à perpétuité. Bien des cas de servitude pénale à perpétuité ont été ramenés à une condamnation de 20 ans.
Ces mesures de grâce ne concernent pas des cas des condamnés fugitifs, de crimes contre l’humanité et la paix, ou encore les violences sexuelles, la corruption, concussion et atteinte à la sûreté de l’Etat.
La biographie d’Eddy Kapend
Cousin de feu président Laurent-Désiré Kabila, il est originaire du Sud-Katanga. Il a 60 ans d’âge.
Diplômé d’une licence en philosophie et en droit de l’Université de Lubumbashi, il sert dans l’administration sous le régime de Mobutu Sese Seko.
Formé militairement en Angola au sein des Tigres Katangais, il se rapproche de l’Union des fédéralistes et des républicains indépendants dans les années 1990.
Relais de l’influence de l’Angola en RDC, il exfiltre le Président Kabila pendant l’attaque rwandaise sur Kinshasa (en) en août 1998 et gagne sa confiance.
Il remplace Joseph Kabila, fils de Laurent-Désiré Kabila, au poste de chef de l’armée congolaise le 20 octobre 1998, après que celui-ci a brièvement remplacé Célestin Kifwa.
Il devient quelques mois plus tard aide du camp du président Laurent-Désiré Kabila.
Le 16 janvier 2001, Eddy Kapend découvre Laurend-Désiré Kabila assassiné par Rashidi Mizele, son garde du corps. Ce dernier est immédiatement abattu par les soldats de garde.
Avec le général Yav Nawej Jean, le colonel Kapend travaille à l’ascension de Joseph Kabila comme successeur de son père.
Le 24 février, il est arrêté et mis au secret. Une enquête est ouverte pour déterminer l’implication d’Eddy Kapend dans l’assassinat : il est accusé d’avoir tué le meurtrier, dissumulé l’arme du crime et manoeuvré pour prendre le pouvoir.
D’après Kapend, le meurtrier se serait suicidé et il accuse son accusateur, le procureur militaire et colonel Charles Alamba.
Il est condamné à mort à l’issue de son procès, sentence jamais exécutée. En conséquence, les appels à sa libération se multipliaient jusqu’à cette mesure de grâce salvatrice pour cet officier qui avait su maîtriser les troupes à l’assassinat de M’zee Laurent-Désiré Kabila.
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