Quatre cent mille personnes, dont deux cent quatre-vingt mille enfants, pourraient être déplacées et avoir besoin de protection ou de soutien, alerte jeudi 27 mai, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), dans un communiqué de presse. En raison du risque d’une nouvelle éruption volcanique, le gouvernement provincial du Nord-Kivu a demandé aux habitants de 10 quartiers de Goma de quitter leurs domiciles.
L’UNICEF félicite les efforts déployés par le Gouvernement pour protéger les personnes vivant dans la zone rouge dans l’Est de Goma des risques associés à de nouvelles éruptions du Mont Nyiragongo, et met en garde contre le risque que les enfants soient davantage exposés au cours de l’évacuation massive.
« Lorsque que de grands groupes de personnes sont déplacés en peu de temps, les dangers pour les enfants augmentent », a prévenu Edouard Beigbeder, Représentant de l’UNICEF en RDC.
« Nous devons être attentifs aux risques immédiats pour les enfants déplacés, notamment les problèmes de protection, les risques nutritionnels et sanitaires, y compris les maladies d’origine hydrique et surtout la propagation du choléra. », prévient-t-il.
Des milliers de personnes fuyant Goma se dirigent vers Sake – à 25 kilomètres au nord-ouest de la ville – une zone sujette aux épidémies de choléra où au moins 19 cas suspects ont été enregistrés au cours des deux dernières semaines.
« Avec un risque accru d’épidémie de choléra, nous lançons un appel pour une aide internationale d’urgence afin d’éviter ce qui risque d’être une catastrophe pour les enfants », ajoute Edouard Beigbeder.
Quitter la « zone rouge »
Le jeudi 27 mai, les autorités ont ordonné aux habitants des dix quartiers de l’est de Goma, connus sous le nom de « zone rouge », de quitter immédiatement leur domicile, ce qui a provoqué un nouvel exode massif. Cette zone est considérée comme la partie de la ville la plus menacée en cas de nouvelle éruption.
Beaucoup de ceux qui ont fui Goma ce jeudi se sont déplacés à pied, portant des matelas et des ustensiles de cuisine, tandis que d’autres se sont échappés en voiture ou en moto.
Au moins 32 personnes sont mortes des suites directes de l’éruption, dont trois enfants, tandis que 40 personnes ont été portées disparues.
Près de 1 000 enfants qui ont été séparés de leurs parents dans le chaos qui a suivi l’éruption volcanique ont maintenant été identifiés, et l’UNICEF a aidé à réunir près de 700 enfants avec leurs familles.
Cent quarante-deux autres enfants ont été placés dans des familles d’accueil transitoires, tandis que 78 sont dans des centres de transit. Plus de 170 familles sont toujours à la recherche d’enfants perdus. L’UNICEF craint maintenant que le chaos des dernières évacuations n’entraîne la séparation d’autres enfants de leurs familles.
En réponse à la crise, l’UNICEF organise la livraison d’articles non alimentaires essentiels, tels que des jerrycans et des bâches, et fournit des équipements d’eau et d’assainissement (EAH) d’une importance vitale. Des mesures ont également été prises pour mettre en place un centre d’information sur les volcans (CIV), accessible par un système de SMS gratuit. Le CIV a joué un rôle crucial dans la lutte contre la désinformation entourant l’éruption et a été utilisé jusqu’à présent par plus de 5.200 personnes.
Des évaluations des besoins ont également été menées dans tous les principaux domaines d’activité de l’UNICEF – notamment l’EAH, la protection de l’enfance, l’éducation, la santé, le développement communautaire et la nutrition – qui sont tous d’une importance vitale pour la RDC et qui restent gravement sous-financés.
Radiookapi.net/acturdc.com