Une enquête des Reporters sans frontières innocente Bujakera

Reporters sans frontières a démontré dans une enquête publiée jeudi, l’innocence du journaliste Bujakera accusé d’avoir fabriqué une note qu’il a attribuée aux services des renseignements.

L’ONG révèle que le correspondant du magazine Jeune Afrique détenu depuis le 8 septembre, n’est pas l’auteur de la note pour laquelle il risque 10 ans de prison.
Alors que la troisième audience de son procès se tient ce vendredi, l’organisation affirme que l’innocence du professionnel est établie,donc, il doit être libéré.

Si l’accusation avait réellement eu pour intention d’identifier la provenance de ce document, il eût été très simple de constater qu’il avait déjà circulé avant même que le journaliste ne l’obtienne. Avec des accusations qui ne tiennent pas, que cherchent réellement ceux qui ont décidé d’arrêter ce journaliste ? Maintenant qu’un procès s’est ouvert malgré l’absence totale d’éléments à charge, Stanis Bujakera devrait au moins pouvoir défendre son honneur et son intégrité en homme libre’, a déclaré Arnaud Froger, responsable du bureau d’investigation de RSF. 

Le RSF explique qu’avant la publication du magazine Jeune Afrique, le député Léon Nembalemba avait déjà dénoncé l’incompétence des services. L’élu de Funa avait dénoncé les circonstances qui ont conduit à l’assassinat de l’opposant Chérubin Okende. “Plusieurs témoins ont assuré à Reporters sans frontières (RSF) que la note que le journaliste est accusé d’avoir fabriquée et transmise à la rédaction de Jeune Afrique, venait bien des services de renseignements congolais”, apprend-on des enquêteurs.

– Une note adressée à la hiérarchie” selon une source à l’ANR –

Deux sources sécuritaires qui connaissent bien les arcanes de l’ANR, ont confirmé à RSF que le document ressemblait en tous points à ce que peut produire l’ANR sur ce type d’événement. “Dans l’armée, on appelle ça un bulletin d’information ou un rapport d’incident”, confie un haut gradé.

D’après la source qui a requis l’anonymat, le document ne reflète pas forcément la position finale de l’Agence vouée à être transmise au chef de l’État, mais il est affirmatif, il vient bien d’elle. Contacté, un agent de l’ANR confirme qu’il s’agit d’une note adressée à la hiérarchie en attendant vérification, analyse et enquête minutieuse.

Une source proche de la présidence abonde : “Tout le monde sait qu’elle vient de l’ANR, probablement d’un échelon inférieur pour ensuite être traitée”. Enfin, plusieurs sources diplomatiques interrogées par RSF indiquent avoir également reçu cette note au mois d’août. “Elle est authentique et il sera difficile de parler de faux rapport”, affirme l’une d’elles.

Les conséquences au sein de l’Agence sont bien réelles depuis plusieurs semaines. Selon plusieurs sources, y compris au sein de l’ANR, des sanctions y ont été prises à la suite de la diffusion de la note, accréditant une fois de plus le fait qu’elle y aurait été produite. Il s’agit d’“une affaire interne” à l’ANR comme l’ont évoqué plusieurs personnes interrogées au cours de cette enquête. Interne peut-être, mais pas sans conséquence pour Stanis Bujakera qui croupit en prison depuis près de deux mois.

/ouragan.cd

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