Au terme de la mission d’évaluation du Fonds monétaire international (FMI) à Kinshasa sur le processus de la conclusion d’un programme formel, deux challenges majeurs se démarquent pour le gouvernement Ilunga. Il doit se plier à la discipline budgétaire et mobiliser davantage des recettes telles que prévues dans le budget de l’Etat pour l’exercice 2020.
Autant dire que la satisfaction du FMI sur une stabilité relative de la situation macroéconomique implique de la part de l’Exécutif national des efforts conséquents. Il est urgent, pour appliquer la vision du chef de l’Etat, de se focaliser sur la mobilisation des recettes pour financer les actions déclinées dans la loi des finances.
La mission d’évaluation des experts de l’institution de Bretton Woods, conduite par le chef du Département Afrique du FMI, Mauricio Villafuerte, a dit au chef du gouvernement Ilunga Ilunkamba, sa satisfaction du fait de la stabilité relative de la situation en RDC.
Selon M Villafuerte, même si les critères des réalisations quantitatives jusqu’à décembre 2019, ainsi que les repères structurels à ce jour ont été atteints, l’équipe de Sylvestre Ilunga doit continuer à fournir des efforts pour accroître la mobilisation des recettes afin de les équilibrer avec les dépenses. C’est à cette performance, en réalité, qu’est lié le passage à la prochaine étape de négociations afin de conclure un programme formel FMI-Gouvernement congolais pour faciliter l’octroi des crédits.
Déjà en décembre dernier, la première évaluation avait été faite. Et l’évaluation clôturée hier conclut que Kinshasa reste dans l’obligation de demeurer le bon élève du FMI. Les conclusions ont été déposées sur la table du chef de l’État par le chef de mission Mauricio Villafuerte, qui s’est fait accompagner de M. Philippe Egoumé, Représentant résident du FMI en RDC.
Devant la presse, au sortir de l’audience à lui accordée par le Président de la République, le chef de mission Villafuerte a souligné que sa mission en RDC consistait à se rendre compte de la situation économique actuelle et des performances réalisées dans la mise en œuvre du programme mis en place par l’administration du FMI, l’année dernière, pour rendre beaucoup plus performante l’économie congolaise.
Il a ajouté avoir examiné avec le Chef de l’État les défis pour la mise en œuvre du plan économique du gouvernement, précisant que son entrevue avec le Chef de l’État était surtout focalisée sur la manière d’augmenter les recettes, en vue de faire face aux besoins de développement et, en même temps, comment maintenir la discipline budgétaire.
Tshisekedi en visite de travail au FMI
Le président de la République, Félix Tshisekedi, se rendra au siège du Fonds monétaire international, où il est annoncé pour rassurer la communauté financière internationale, donc l’ensemble des bailleurs de fonds, sur la capacité de la RDC de respecter les engagements pris en vue de la conclusion d’un programme formel avec cette institution.
L’entourage du chef de l’État ne confirme pas encore la date précise de cette mission, mais, selon différentes sources recoupées, la visite pourrait avoir lieu dans les 48 heures. Ce déplacement est d’une importance capitale parce que la RDC s’était engagée à respecter trois préalables lorsqu’elle avait reçu une facilité de paiement de 369 millions de dollars américains en vue de soulager les réserves internationales régulièrement sollicitées pour faire face à des urgences.
Des contreperformances ?
Pourquoi le chef de l’État se résout-il à se rendre personnellement à Washington au siège du FMI alors que tout pouvait se régler avec la mission ou encore au niveau ministériel ? C’est là toute la question de l’importance qu’il accorde à cette visite de travail. Ceci veut dire aussi que les performances attendues ne sont pas encore au rendez-vous.
Étant donné que les risques de se faire recaler se profilent à l’horizon, le chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi ne voudrait pas se faire surprendre. Sa visite sera l’occasion de prendre des engagements au plus haut niveau de l’Etat congolais.
En effet, le programme de référence comporte trois échéances d’évaluation : décembre 2019, mars et mai 2020. Ces échéances sont assorties d’objectifs quantitatifs, d’indicateurs et de repères structurels, comme indiqués dans les engagements pris par le gouvernement.
Ces critères et indicateurs sont définis dans le mémorandum d’accord technique qui définit les objectifs quantitatifs et les exigences en matière de communication des données aux services du FMI. C’est dans ce cadre que le ministère des Finances a publié récemment le Plan de trésorerie qui a réduit les capacités budgétaires de l’État de 11 milliards de dollars américains à près de 6 milliards. Avec cette obligation de transparence, le FMI a mis à nu les limites de la capacité réelle de mobilisation des recettes par le gouvernement.Le Potentiel/Acturdc.com