Depuis décembre Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi cherchent à passer de la galère à la lumière en récupérant ce que le régime déboulonné leur a fait priver.
Après avoir été affiché clairement la volonté de soutenir la vision de Félix Tshisekedi dont ils ont combattu l’élection en décembre 2021, Bemba et Katumbi justifient leur allégeance au pouvoir de Kinshasa par le fait que la mission pour LAMUKA était celle de combattre la dictature installée par l’ancien président de la République, Joseph Kabila et scellée par la fin de la coalition FCC-CACH et la mise hors gestion des fidèles du clan Kabila dans les Institutions du pays. Visiblement Bemba et Katumbi semblent ignorer et jeter en pâture la charte de LAMUKA qui appelait à résister à la dictature , revendiquer la vérité des urnes et obtenir des réformes institutionnelles, etc. Nul ne pouvait aller à l’encontre de cette feuille route au risque de se faire exclure.
Et alors qu’ils étaient sept à la création de Lamuka à Genève en octobre 2018. Réduits rapidement à cinq après le retrait des signatures de Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe, les cinq survivants sont partis à l’assaut des postes mis en jeu à l’occasion des élections générales du 30 décembre 2018. On en connaît les résultats.
Les partis proches de Moïse Katumbi ont fait bonne figure, ceux proches de Jean-Pierre Bemba ont fait de même. Bénéficiant de larges moyens de pression (radios, télévisions et journaux occidentaux) financés par les soutiens de la rencontre de Genève, ce dernier a mis sur pied une stratégie de confiscation du label Lamuka, sous couvert du combat pour la vérité des urnes, dont la finalité était d’assurer sa seule visibilité au détriment des vrais poids lourds de la coalition.
Après l’avoir suivi aveuglément pendant de nombreux mois, les autres fondateurs de Lamuka ont fini par comprendre le jeu et l’enjeu. Le jeu, c’est de continuer à capter seul l’attention des supporters des différents partis ayant soutenu le candidat Lamuka à la présidentielle de 2018. Et l’enjeu, c’est de s’imposer déjà comme le candidat de la même plateforme pour la présidentielle de 2023.
Bemba et Katumbi ont finalement ouvert les yeux et décidé, chacun de son côté, de se concentrer sur les activités de leurs propres formations politiques.
Ce réveil a contrarié les calculs du duo Fayulu-Muzito qui a décidé, le 26 février 2021, de faire le ménage. Il a annoncé qu’il va désormais piloter seul ce qui reste de la coalition Lamuka, « après avoir constaté une auto exclusion de Katumbi et Bemba du fait de leur appartenance à l’Union Sacrée ».
A ce stade , la peur du gendarme dérange les leaders de la coalition LAMUKA Bemba et Katumbi qui ne veulent pas prendre le risque de se distancer définitivement la coalition genevoise bien que l’acte qu’ils ont posé consacre le décès de LAMUKA.
Cette incertitude du lendemain politique est dûe au manque de sincérité de Félix Tshisekedi qui pourrait tout temps casser la baraque et retourner sa casaque de Genève. En cas d’un grain de sable dans la machine , Bemba et Katumbi mèneraient leur combat politique à LAMUKA raison pour laquelle ils ne sont prêts à laisser leurs places au sein de la coalition genevoise vides étant donné qu’ils aspirent eux aussi à être candidats en 2023.
Voilà la théorie du complot monté par ces deux rats politiques plus ambitieux qu’ils ne l’ont été en 2018 quand ils n’étaient éligibles à être candidats à la présidentielle de 2018 en raison de leur casier judiciaire.
La cellule politique de LAMUKA a annoncé que Moïse Katumbi prendrait la tête du présidium d’ici avril en vue de prendre une décision consensuelle telle que le veut la charte qui régit la coalition.
Comment Moïse et Bemba peuvent-ils vouloir soutenir Félix Tshisekedi et appartenir à LAMUKA ? Comment voudront-ils combattre les dérives dictatoriales , revendiquer la vérité des urnes alors qu’ils ont part au gâteau de la République ?
Martin Fayulu resté fidèle à sa ligne du combat serait le seul à incarner la coalition LAMUKA et avoir un discours pouvant être accepté au cas Bemba et Katumbi arrivent à être tournés en bourrique. Ils sont conscients que n’importe quand tout peut arriver voilà la raison de vouloir entretenir le flou artistique sur le plan national en réclamant la paternité de LAMUKA en lieu et place de s’assumer politiquement.
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