Tangayika: le territoire de Manono appelé à devenir le plus grand réservoir mondial de lithium (expert)

Selon l’encyclopédie Larousse, le lithium est le métal solide le plus léger. Il est utilisé dans l’industrie chimique, comme agent complexifiant pour la synthèse des composés organiques, et dans l’industrie aéronautique où il intervient dans la production d’alliages légers à hautes performances. Son grand potentiel vaut aussi au lithium d’être utilisé comme électrode pour la fabrication de piles et d’accumulateurs. Actuellement, les principaux pays producteurs de lithium, sous forme de carbonate, sont l’Argentine, le Chili, la Chine et les Etats-Unis. Toutefois, un expert minier congolais, M. Léonide Mupepele, rassure que bientôt, la RD Congo comptera parmi les plus gros producteurs de lithium au monde.

Son analyse découle de l’annonce d’AVZ MINERALS (fin novembre dernier), partenaire de la COMINIERE (entreprise minière publique créée sur les cendres de l’ex-ZAIRETAIN). Ce géant minier a déclaré en novembre dernier une réserve de 6,6 millions de tonnes de lithium sur le gisement de Manono, encore en cours d’exploration.

Avec cette annonce, estime cet expert congolais, la RD Congo devrait se classer au 2ème rang des pays détenteurs de cette ressource, juste après le Chili (7 millions de tonnes de réserve). « Contrairement à la majorité de gisements dans le monde où le lithium est extrait des saumures (lacs salés), la particularité du lithium congolais, c’est qu’il se présente sous forme d’un minéral appelé « spodumène », qu’on retrouve en association avec la cassitérite (minerai d’étain) et la colombo-tantalite, dans une roche métamorphique d’origine magmatique, appelée pegmatite. Voilà pourquoi, AVZ a annoncé, dans la foulée, la découverte conjointe de substantielles réserves de 300 mille tonnes de cassitérite et de 13,2 mille tonnes de coltan », a expliqué M. Mupepele.

Il fait noter que, outre AVZ MINERALS, deux autres projets de FORCE COMMODITIES en joint-venture avec COMINIERE pour l’un et avec MMR pour l’autre, sont également en pleine exploration sur les sites de Kitotolo et de Kanuka, situés plus au Sud, dans le prolongement de la même pegmatite, avec de premiers résultats encourageants confirmant formellement l’extension de la minéralisation mise en évidence au Nord de la pegmatite par AVZ.

L’expert minier déduit qu’au total, avec ces trois projets, le territoire de Manono est appelé à devenir le plus grand réservoir mondial de lithium, avec vocation de se transformer en premier pool minier et industriel de production de lithium au monde.

La Rd Congo devra être prête à s’assumer comme première puissance mondiale du lithium

Pour Léonide Mupepele, la question est de savoir comment le Gouvernement congolais devrait se préparer à accompagner ces projets de manière à assurer un impact maximal sur l’économie du pays.  Il affirme que déjà AVZ MINERALS projette de construire en RDC une méga-usine d’une capacité annuelle de 300.000 tonnes/an de carbonate de lithium, alors que la production mondiale de ce matériau est actuellement d’environ 285.000 tonnes/an.

La compagnie congolaise va ainsi doubler la capacité mondiale de production de carbonate de lithium, propulsant de ce fait la RD Congo en position de leader du marché mondial du lithium, projette-t-il.

« Au prix actuel de 13.000 USD/tonne de carbonate de lithium, le chiffre d’affaire attendu est de 4 milliards USD/an ; ce qui ferait d’AVZ MINERALS le plus gros projet minier du Congo. Mais au-delà de la rente minière escomptée de l’exploitation du lithium et des actions sociales de développement en faveur des riverains prévues dans le cadre des plans sociaux et environnementaux, l’objectif fondamental du Gouvernement devrait être de faire recycler dans l’économie domestique le maximum d’argent sur la quotité des chiffres d’affaires que les minières devront consacrer à l’achat des services et intrants », soutient M. Léonide Mupepele dans son analyse.

« Outre l’offre énergétique qui risque de s’avérer insuffisante (la puissance installée de la CHE ex-ZAIRETAIN de Pania-Muanga n’est que de 28 MW, alors que les besoins de la future zone minière pourraient se situer au-delà de 100 Mw), et l’importante question des voies de transport pour les exportations minières et l’approvisionnement, le Gouvernement congolais devrait penser à la création d’une ceinture industrielle visant à produire localement les intrants et services nécessaires au bon fonctionnement des mines. L’objectif étant de réduire au maximum leurs besoins en importation de manière à faire bénéficier aux riverains une quotité maximale sur la part des chiffres d’affaires que les miniers consentiront à leurs dépenses de fonctionnement ».

Acturdc.com

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