Les revers diplomatiques s’enchaînent pour le Congo-Kinshasa. Un troisième d’affilée. Battue par le Gabon au poste de membre non permanent du conseil de sécurité de l’ONU, mise à genou par l’Afrique du Sud au poste de secrétaire général de la Zone de libre-échange de l’Afrique (ZLECAF), et enfin la RDC vient d’essuyer un échec diplomatique retentissant devant le Botswana, lors du 41ème sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la SADC tenu à Lilongwe au Malawi.
Des défaites de trop pour un pays qui assure la présidence de l’Union africaine. Malgré le ballet diplomatique dans la région, le gouvernement congolais a été incapable de faire élire son candidat au poste de secrétaire exécutif de l’organisation. Pourtant, Faustin Luanga a le profil et les atouts nécessaire pour occuper ce poste. Preuve que les émissaires du président congolais qui ont rencontré différents chefs d’État avant le sommet, pour faire adouber le candidat congolais, n’ont pas convaincu. Du beurre pour des moyens colossaux engagés. L’organe suprême des décisions de la SADC a approuvé la nomination de M. Elias Mpedi Magosi comme nouveau secrétaire exécutif de la SADC en remplacement de Dr Stargomena Lawrence Tax arrivée fin mandat.
En réalité, Tshisekedi et son pays ne pèsent pas. « Malgré l’étoffe du patron de l’UA, les autres ont encore un regard méfiant de nous », explique un professeur des Relations internationales de l’Université de Kinshasa.
D’après lui, le Congo-Kinshasa ne pourra bénéficier que de mandats rotatifs. Ce qui est normal pour tout pays membre d’une organisation régionale ou sous-régionale. Chacun a son temps pour prendre la direction de l’organisation. Mais de lors que notre leadership sera faible, de nouveaux revers diplomatiques ne sont pas à exclure. Le président Félix Tshisekedi lui-même s’est investi mais les Botswanais semblaient plus coriaces et rompus dans le jeu diplomatique. Les mauvaises tares collent encore le géant Congo à la peau. Il n’est toujours pas en règle de cotisation, ses délégués ne participent pas correctement aux différents travaux. « Bref, diplomatiquement, le pays est absent là où il doit être présent mais il est présent là où tout le monde est absent », s’indigne un spécialiste de la région.
Cette élection constituait un challenge pour Félix Tshisekedi déterminé depuis son avènement au pouvoir, à repositionner son pays en première ligne des nations africaines. Et dans sa stratégie, le mandat du secrétaire exécutif de la SADC faisait partie de ses objectifs, lui qui assure actuellement la présidence tournante de l’Union africaine.
Les explications qu’on tente d’avancer pour se consoler de l’échec, ne tiennent pas. Il n’y a pas d’incompatibilité d’avoir un secrétaire exécutif et un président en exercice de la SADC venant d’un même pays et au même moment. D’ailleurs, Tshisekedi n’est pas encore président et il le sera de manière rotative en 2022. Et si tel est le cas pour avoir persisté jusqu’à la fin en se cassant honteusement les dents devant le Botswana qui avait tenté sans succès de dissuader Kinshasa à renoncer à son ambition, ironise un ancien ministre des Affaires étrangères du régime Kabila. La RDC est rattrapée par ses propres réalités. Le pays doit cravacher pour améliorer son image et être davantage sérieux dans les engagements internationaux pour que les autres Africains se sentent rassurés d’accorder leur confiance aux Congolais.
Dans le communiqué final lu par la secrétaire exécutive sortante Mme Stergomena Lawrence Tax, le sommet a élu Dr Lazarus Mc Carthy Chakwera, président du Malawi et Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, président de la RDC respectivement président et vice-président de la SADC. Ce qui prédestine le chef de l’Etat congolais à la présidence de la SADC en août 2022. Ainsi, le République démocratique du Congo a été choisie pour abriter les travaux du 42ème sommet de cette organisation sous-régionale.
Ouragan via Acturdc.com