Le député national congolais, Muhindo Kasekwa Jean-Baptiste n’en peut plus de la série des prolongations continuelles de l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Il estime que la stratégie adoptée viole l’esprit de l’article 220 de la constitution.
“Les prorogations intempestives de l’état de siège violent d’une part l’esprit de l’article 220 de la constitution et de l’article 2 la loi sur la libre administration des provinces dans la mesure où toute l’autonomie de gestion des provinces est complètement empiétée”, a-t-il indiqué.
Pour Muhindo Kasekwa Jean-Baptiste, il est important d’élargir la compréhension des articles 76 alinéa 4 et 198 alinéa 8 pour trancher le cas de l’état de siège. Il affirme qu’il y a un délai reconnu par la constitution pour la prorogation de chaque situation, délai au-delà duquel aucune prorogation ne peut tenir. “la même compréhension devrait être d’application pour éviter des prorogations perpétuelles de l’état de siège dont les résultats sont fortement décriés par les populations d’Ituri et du Nord-Kivu” a-t-il souligné.
«Pour toutes les situations d’exception prévues par la constitution( intérim du président de la république, dissolution de l’Assemblée Provinciale), il y a un délai à n’est pas franchir avant de revenir à l’ordre institutionnel démocratique. Ce délai est de 120 jours au plus, conformément aux articles 76 alinéa 4 et 197 alinéa 8», a-t-il rajouté.
Alors que les autorités militaires se félicitent d’avoir accompli en l’espace de quelques mois plusieurs réalisations que n’ont pas pu atteindre les autorités administratives, les populations des provinces du Nord-Kivu et Ituri dénoncent une croissance sans précédente des activités des groupes armés dans la région. L’état de siège a été décrété le 06 mai dernier par le président Félix Tshisekedi pour mettre fin aux groupes armés qui désiment les vies humaines dans la partie Est de la République Démocratique du Congo.
Gaël Hombo/acturdc.com