Après la nomination des juges Kamulete, Kaluba et Kalume et leur prestation de serment qui a empoisonné les relations entre le Président de la République et le Front Commun pour le Congo (FCC), les regards des congolais sont fixés vers la Cour Constitutionnelle qui doit organiser en urgence l’Assemblée Plénière pour l’élection de son Président. Les noms des deux juges sortent du lot pour succéder à Benoit Lwamba. Il s’agit Evariste-Prince Funga Molima et Polycarpe Mongulu. Mais, le premier cité semble être légèrement favori. Explications.
Bien que théoriquement apolitique, la Cour Constitutionnelle présente un visage bicéphale, c’est-à-dire partagée entre les deux tendances au pouvoir en République Démocratique du Congo. La configuration du départ présente trois groupes dont le premier, constitué des juges issus du Parlement que sont François Bokona, originaire du Maï – Ndombe et ancien Député national ; Corneille Wasenda, originaire du Nord – Kivu, Avocat et Polycarpe Mongulu, ancien Sénateur et originaire de la Mongala.
Le deuxième groupe est constitué des juges issus du conseil supérieur de la magistrature. Il s’agit de Evariste Funga Molima (Tshopo / ancien Président de la Cour Suprême) ; Alphonsine Kalume Asengo (Maniema, ancien Conseiller à la Cour Suprême et au Conseil d’Etat) et Kamulete Badibanga (Kasaï Oriental, issu de la magistrature).
Le troisième groupe est constitué des juges nommés sur initiative du Président de la République. Il s’agit de Norbert Nkulu (Haut-Lomami, avocat) ; J.P. Mavungu (Kongo – Central, Professeur d’Universités) et Dieudonné Kaluba (Lomami, Avocat et Professeur d’Universités).
Au regard de leur provenance et parcours, il s’avère que le premier groupe est de tendance proche du FCC alors que le deuxième est considéré comme proche du Président de la République.
En analysant de près leurs affinités et leur provenance, on peut facilement comprendre qu’il se dégage deux groupes composés chacun de 4 juges. Le Premier groupe est constitué des juges Mongulu, Kulu Mavungu et Bokona tandis que le second est constitué des juges Funga, Kalume, Kaluba et Kamulete. « Partant de ce décryptage, vous constaterez facilement que le juge Wasenda n’est pas aligné car, il risque d’être lui-même candidat et pourra déterminer le groupe de son appartenance », explique une source à la présidence de la République.
Elle poursuit qu’étant donné que le Président de la Cour Constitutionnelle est de droit Président du Conseil Supérieur de la magistrature, il est nécessaire que le Président de la Cour Constitutionnelle soit obligatoirement un magistrat qui a fait carrière. « C’est ainsi que les noms de Mongulu et Funga sortent du lot pour le fait que le premier est un ancien Procureur de la République et le second est ancien Président à la Cour Suprême », poursuit-t-elle.
Cette analyse est partagée par un ancien juge à la Cour Suprême qui soutient qu’en analysant les deux probables candidatures, « le juge Funga a un léger avantage car, Président intérimaire de la Cour Constitutionnelle, il a toujours fait l’intérim à l’absence de l’ancien Président Benoit Lwamba ». Toutefois, il précise qu’il est vrai aussi que l’ancien Président Mongulu émanant du Parquet général, est lui aussi compétent pour occuper le poste de Président de la Cour Constitutionnelle.
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