RDC : Mystère sur la rencontre Fatshi-Ilunkamba

Relation de cause à effet. Vingt-quatre heures après l’adresse présidentielle, le microcosme politique kinois est entré en ébullition. Epicentre de la vie politique, l’Assemblée nationale a offert un spectacle quasi apocalyptique. Une véritable chienlit aurait dit le Général De Gaule. D’abord il y a eu des accrochages entre les militants de l’UDPS et du PPRD autour du Palais du peuple. Ensuite mécontents du fait que les services attitrés n’aient pas réceptionné leur pétition, les députés pétitionnaires ont perturbé la plénière convoquée hier en s’illustrant par des casses à l’intérieur de l’Hémicycle. Ils ont été jusqu’à casser le siège de la Speaker de la Chambre. Des scènes indignes des élus du peuple.

La même journée d’hier, le FCC a donné de la voix en sommant son désormais ex-partenaire CACH de se retirer du Gouvernement central et provincial auquel il participe.

Enfin, tous les regards étaient tournés vers la Cité de l’UA lorsqu’a fuité la nouvelle selon laquelle le Premier ministre a été invité par le Président de la République. Dans le contexte annoncé par la nomination de l’informateur et de la prise de position du FCC, tous les observateurs voyaient bien une démission en l’air. Au bout de l’entretien, le communiqué selon lequel le Président et Premier ministre n’ont parlé que de Covid-19 n’a pas convaincu grand monde. Car certaines indiscrétions ont fait état de la demande de démission que le Chef de l’Etat aurait formulée à son Premier ministre. Demande que ce dernier a rejetée ragaillardi par le soutien du FCC qui est majoritaire à l’Assemblée nationale.

Ilunga Ilunkamba devient cette épine dans le pied du Président dans la mesure où seule une motion de censure ou alors une démission de sa part peuvent libérer la Primature. Comme on le voit, la crise politique que d’aucun redoutait est en train de s’installer à Kinshasa. Gare à son onde de choc.

Difficile de croire qu’au lendemain de l’adresse présidentielle, les deux hommes n’aient parlé que de la Covid-19

Le chef de l’Etat Félix Tshisekedi s’est entretenu pendant près d’une heure avec le Premier ministre Ilunga Ilunkamba le lundi 07 décembre à la Cité de l’Union africaine. Officiellement, les deux hommes ont parlé de la Covid-19 dont la deuxième vague s’est fait déjà signaler en RDC. Mais peut-on induire que Félix Tshisekedi et Sylvestre Ilunga ont consacré une heure rien que pour débattre de la pandémie, elles qui ne se sont plus adressé la parole depuis les incidents du Parlement lors de la cérémonie de prestation de serment des juges de la Cour constitutionnelle que la plupart des hauts cadres du FCC avaient séchées, dont le Premier ministre Ilunga? L’actualité du moment nous pousse à répondre négativement à cette question.

L’opinion se rappelle que la rencontre des deux hommes survient au lendemain de l’adresse que le chef de l’Etat Félix Tshisekedi a faite dimanche 06 décembre à la Nation.

En effet, à l’issue des consultations de trois semaines (du 02 au 25 novembre) initiées et menées par le président de la République Félix Tshisekedi, celui-ci s’est adressé au peuple congolais pour lui faire les conclusions de ses consultations, comme il l’avait promis.

Ce discours tant attendu par l’opinion nationale et internationale défraie l’actualité et qui suscite moult réactions et commentaires des uns et des autres, de l’opposition comme du pouvoir, des politiciens comme du citoyen lambda.

Ce sont justement les implications de cette adresse avec les grades décisions prises par le chef de l’Etat qui poussent certains esprits avisés de s’interroger sur les dossiers sur lesquels Félix Tshisekedi et Sylvestre Ilunga ont passé près de 60 minutes d’entretien.

Ce qui laisse entendre que le chef de l’Etat et le chef du gouvernement n’ont pas parlé que de la Covid-19. Sans doute, la question de la démission du Premier ministre a occupé la plus grande partie de leur entretien. Dans le contexte actuel des choses, nous notons donc que le gouvernement Ilunga est sur le départ et que sa vie ne tient qu’à un fil ténu. Quand bien même la Constitution n’offre pas au président de la République les prérogatives de démettre un chef de gouvernement.

Toutefois, en allant répondre à l’invitation du Président de la République, le chef de l’Exécutif central n’a pas ignoré la position de sa plate-forme, le FCC, sur les dernières résolutions contenues dans l’adresse de Félix Tshisekedi.

En effet, pour le FCC, «la désignation d’un informateur là où existe un gouvernement de plein exercice, soutenu par une majorité confortable, est une violation flagrante et intentionnelle de la Constitution. La Constitution ne reconnaît pas au Président de la République la compétence de démettre le gouvernement»

En outre, le FCC qui «prend acte de la décision du Président de la République de mettre fin à la coalition avec les conséquences qui s’imposent pour CACH» et ne se sentant nullement concerné par les annonces inconstitutionnelles du Chef de l’Etat, les rejette en bloc. Il assure son ferme soutien au Premier ministre et son Gouvernement, ainsi qu’aux bureaux de l’Assemblée nationale et du Sénat».

Lorsqu’on sait que le Premier ministre ne peut partir qu’en faveur d’un des deux cas de figure. Soit sous le coup d’une motion de censure ou du fait de sa démission. Mais dans le contexte actuel des choses, cette démission rentre dans le cadre des enjeux de la bagarre politique entre les deux camps politiques au pouvoir, le FCC et CACH.

Certaines sources généralement bien renseignées rapportent que c’est ragaillardi par la position de sa famille politique et tout serein qu’Ilunga Ilunkamba a rencontré le chef de l’Etat Félix Tshisekedi. Ainsi, Sylvestre Ilunga refuse de démissionner. Il dit attendre d’être destitué par la nouvelle majorité parlementaire de l’Union sacrée.

Les heures qui suivent seront donc riches en rebondissements.

Forum des AS / Acturdc.com

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