Dans son allocution faite lors de la plénière du vendredi 11 juin 2021 en la salle des Congrès du Palais du peuple à Kinshasa, capitale de la RDC, le président de l’Assemblée nationale a qualifié de « malhonnête » l’attitude de certains élus du peuple vis-à-vis de la loi modifiant et complétant la loi organique portant organisation et fonctionnement de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI).
« Il est surprenant de suivre dans les médias certains collègues qui ont pleinement participé aux débats aussi bien à la grande plénière qu’à la Commission PAJ (Politique, administrative et juridique ndlr) se livrer à des propos subversifs allant jusqu’à parler de coup d’État qui aurait été perpétré par notre Chambre. Si cela n’est pas une maladresse, ce serait bien une attitude malhonnête », a dit le numéro un de la chambre basse du Parlement.
Il a, en outre, désapprouvé la démarche des députés qui, selon lui, veulent jeter de l’opprobre sur l’Assemblée nationale.
« Cependant, nous constatons, depuis un certain temps, une propension au populisme tendant à jeter de l’opprobre sur notre chambre par certains de nos collègues au motif que celle-ci aurait sacrifié la réforme concernant la proposition de loi organique modifiant et complétant la loi n°10/13 du 18 juillet 2010 portant organisation et fonctionnement de la CENI », a déclaré Christophe Mboso.
Et de poursuivre : « Il vous souviendra que, pour l’examen de cette proposition de loi, votre bureau avait adopté l’approche la plus inclusive et participative possible. Il en était de même lors des travaux au sein de la Commission PAJ qui ont connu la participation active et de la majorité, l’opposition et de la société civile. Tous les honorables députés ont eu l’occasion de déposer leurs amendements à la Commission. Aucun n’a proposé ni des éléments objectifs qui contribueraient à l’illusoire dépolitisation dont on arrête de parler dans l’opinion ni à la représentation de la seule société civile à la CENI ».
Concernant la question de la dépolitisation de la CENI, Christophe Mboso a soutenu la thèse selon laquelle une institution d’appui à la démocratie ne peut pas être apolitique.
«Comment comprendre qu’une institution qui est chargée d’organiser des joutes éminemment politiques soit elle-même apolitique ? Le jour de vote, les membres de la CENI, comme tous les autres citoyens, expriment leur suffrage dans l’urne. Démocratie, élection, institution d’appui à la démocratie, (…) Tous ces concepts, ne sont-ils pas éminemment politiques ?», s’est-il interrogé.
Pour rappel, la loi modifiant et complétant la loi sur la CENI a été adoptée au niveau de deux chambres du Parlement congolais. Il ne reste qu’elle soit promulguée par le chef de l’État Félix Tshisekedi. Cependant, certains politiques notamment Martin Fayulu, membre du présidium de la coalition LAMUKA, estiment que cette loi, telle que votée au Parlement, consacre la politisation de la centrale électorale.
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