RDC : les mesures de riposte contre le Conoravirus font des victimes à Tshangu

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Les dispositions gouvernementales annoncées officiellement par le Chef de l’État, mercredi 18 mars 2020, souffrent d’application dans certains endroits de la ville de Kinshasa. Un motocycliste communément appelé “Wewa”, qui transportait deux clients (interdit par l’Hôtel de ville) et qui se disputait le guidon de son engin avec un agent de l’ordre, a fini sa course dans un caniveau. Il est passé de vie à trépas et les deux clients, grièvement blessés, sont dans un état très critique.

Au lendemain de l’annonce des mesures de prévention, le gouverneur de la ville, Gentiny Ngobila, a donné des détails concernant l’application des dispositions mises en place pour éradiquer la pandémie du Coronavirus qui secoue le monde et fait des morts chaque jour qui passe.
Parmi les éléments ajoutés, le bus Transco ne peut prendre que vingt passagers. Le bus “Esprits de vie” en transportera seize, le taxi trois au lieu de quatre, le tricycle deux passagers et la moto un seul. C’est à ce nouveau mode de vie que les Kinois, surtout les conducteurs, doivent s’habituer actuellement pour limiter la propagation du Covid-19.
Les chauffeurs de véhicules doivent donner à chaque client, principalement pour le taxi, le désinfectant avant qu’il prenne place à bord du véhicule. Voilà une pilule très amère à boire pour les conducteurs qui ont du mal à intérioriser le bien-fondé de cette nouvelle pratique, du reste, salutaire dans le contexte actuel.

” Le prix du désinfectant est monté de 1000 à 4000 FC. Combien dois-je en acheter pour servir tous les passagers pour une journée ? Déjà, nous avons un problème de versement journalier. Ça n’ira pas”, prévient un chauffeur de taxi au rond-point des Huileries.
Même les passagers découvrent, malheureusement, ces dispositifs étranges.
“Vous êtes encore deux derrière la voiture, poussez là-bas, j’entre aussi. Fichez-moi la paix avec vos mesures là”, insiste un passager qui fait irruption dans une voiture au pont Kasa-Vubu, à un jet de pierre du stade des Martyrs.

Les taxis (ketchs) qui font Kingasani, Bibwa, Kinkole transportent six passagers. Deux devant, très confinés à côté du chauffeur, et quatre derrière.
Dans ce coin le plus populaire de la capitale congolaise, les autorités urbaines et communales doivent prendre des dispositions pour faire appliquer ces mesures qui feront à coup sûr des victimes, compte tenu du modus vivendi dans ce district.
Un autre incident du genre de celui de la Tshangu s’est encore produit, samedi 21 mars 2020, au rond-point Ngaba. Des cas similaires sont légion.

La sensibilisation d’abord

Malheureusement, les mesures édictées ne sont pas encore expliquées à la population. Beaucoup ne sont pas au courant des détails donnés vendredi 20 mars. Il faut du temps pour les rendre populaires. C’est ce qui doit être fait avant de traquer les récidivistes. Certes, l’Hôtel de ville a prévu plus de mille agents pour sensibiliser et expliquer ces dispositions dans les marchés et les avenues. Munis de calicots avec le message clair, ils crieront à travers toute la ville avec des mégaphones pour une large diffusion.
Oui, c’est la première étape avant d’appliquer la discipline. Si les conducteurs sont estomaqués, les agents de l’ordre trouveront là une aubaine pour se faire une santé financière. Les contrevenants seront nombreux, partout. Une occasion pour quelques policiers véreux se faire de l’argent.
“Le malheur des uns fait le bonheur des autres”, dit un ancien adage.

Parmi les mesures de riposte annoncées par le président Félix Tshisekedi, il y a une qui agonise les bourgmestres de Bandalungwa, Kinshasa et Barumbu. Ces autorités communales sont pareilles aux pasteurs des églises qui ne bénéficieront pas des avantages, chaque dimanche, auprès de leurs fidèles.
Les trois communes abritent, chaque week-end des veillées mortuaires de plusieurs corps, avant enterrement. C’est de l’argent qui profitait aux autorités municipales des années durant, même si cette pratique a été décriée par plusieurs Congolais. La mesure présidentielle stipule qu’aussitôt le corps sorti de la morgue, il est conduit directement au cimetière par un groupe de moins de vingt personnes. Les trois bourgmestres attendront encore longtemps, parce qu’une grande partie de la population souhaite qu’il en reste ainsi pour éviter les dépenses de location de salle, de l’orchestre traditionnel devant animer la veillée, l’uniforme imposé aux membres des familles et lrd autres formalités d’usage.

Politico.cd/acturdc.com

 

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