RDC: les autorités se veulent rassurantes autour d’une cargaison de carburant non conforme

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En RDC, les autorités congolaises ont-elles acquis une mauvaise cargaison d’essence afin de résorber la pénurie de carburant ? Un document interne de l’Office congolais de contrôle (OCC) – qui a fuité – sème le doute. L’organisme, après vérification, a déclaré le produit non conforme aux normes congolaises car contenant un peu plus de soufre. Mais les autorités se sont voulues rassurantes, hier, mercredi 14 septembre, au cours d’une conférence de presse à Kinshasa.

La cargaison de 28 000 tonnes métriques était destinée au Nigeria, mais, par crainte de pénurie à Kinshasa, les autorités de RDC l’ont « détournée » afin de constituer un stock stratégique. Sur la conformité du produit, elles ne contredisent pas l’Office congolais de contrôle, mais annoncent que le produit sera reconditionné.

Olivier Kasongo, le directeur de Cobil, la société publique de vente de carburant, explique la situation : « Chaque pays a ses spécifications. Ce produit-là était essentiellement destiné au Nigeria et la spécification de ce pays en ce qui concerne le soufre, c’est 500 points, le Congo c’est 300. »

« On ne peut pas dire que ce produit pose problème »

« Pour assurer la transparence, poursuit-il, ce que nous avons demandé au fournisseur, c’était clair qu’il devait reconditionner le produit. On ne peut pas dire que ce produit pose problème. Il y a plus de 15 ou 20 paramètres qu’on analyse dans un produit pétrolier, c’est juste un petit paramètre parmi d’autres et on ne peut pas enflammer les réseaux sociaux à cause de cela. »

Didier Budimbu le ministre des Hydrocarbures n’y voit rien d’anormal : « Ce n’est pas un problème parce que, depuis que je suis à la tête de ce ministère, on a réglé ce genre d’histoires plus de sept fois ; c’est ça la réalité. On a l’obligation de régénérer pour que nous puissions répondre à nos normes, mais cela n’empêche, le produit qui est là il n’est pas malsain. »

Un mois de consommation

Le reconditionnement ne devrait pas avoir d’impact sur la distribution du carburant à Kinshasa, rassurent les mêmes autorités, même si d’autres opérateurs dans ce secteur sont pessimistes. La cargaison aurait coûté plus de trente millions de dollars à l’État congolais. Le stock ainsi rassemblé constitue un mois de consommation. 

rfi

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