Accusée par Hubert Kabasu Babo d’être « instrumentalisée par la Présidence dans un séminaire manichéen », l’Acaj estime que « M. Hubert Kabasu Babo s’est lancé maladroitement dans une diatribe à l’encontre de l’Association congolaise pour l’accès à la justice [Acaj] ».
En cause, l’organisation par cette dernière, en collaboration avec les structures attitrées de la Présidence de la République, d’un Forum national sur la performance dans la bonne gouvernance de la Nation. Selon son entendement, l’organisation dudit Forum constitue une preuve irréfragable d’instrumentalisation de l’Acaj par la Présidence de la République.
Pour l’Acaj qui a rendu public un communiqué de presse ce 13 octobre 2020, « cette levée de boucliers s’explique par le fait que le Forum national sus évoqué ait « osé » intégrer dans son champ d’analyses critiques la période 1997-2018 », laquelle, selon Kabasu, consacre la renaissance de la RD Congo en tant qu’Etat.
L’Acaj pense qu’il s’agit des « tribulations désespérées d’un flagorneur en quête désespérée de positionnement politique ».
Une réaction inutilement prétentieuse
Pour l’Acaj, la démarche d’Hubert Kabasu Babo relève d’un « militantisme de bas étage », car le Forum national organisé du 21 au 24 septembre 2020, n’a jamais été un réquisitoire orienté, ni vis-à-vis d’un régime, d’un individu ou encore moins d’un groupe d’individus.
L’Acaj rappelle ainsi à Hubert Kabasu Babo que « les pyromanes de tous les bords socio-politiques ne doivent pas arborer aujourd’hui des habits de sainteté et crier à la victimisation chaque fois qu’il leur est demandé de rendre compte de leur gestion respective ».
De ce qui précède, le forum étant par essence un espace d’échanges sur un thème précis et entre différents acteurs avertis, ayant en partage un ensemble de connaissances sur son thème principal, les organisateurs ont estimé superfétatoire de gaspiller le temps dans des discours savants sur une perspective épistémique, relevant du préacquis. Il ne s’agissait pas d’un séminaire de philologie ou philosophie !
L’ongdh estime que Hubert Kabasu ne peut prétendre subitement s’ériger en donneur des leçons sur la performance dans la gouvernance de la Nation. Il accuse, à tort, les organisateurs d’avoir réalisé un diagnostic partial en ne se focalisant que sur la césure temporelle 1997-2018, coïncidant bizarrement avec le règne de ses mandants successifs !
L’Acaj rappelle au bon souvenir de l’ancien Secrétaire général du RCD-Goma ce que révèle le rapport Mapping, publié en août 2010, concernant les violations les plus graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises entre mars 1993 et juin 2003 sur le territoire de la RD Congo (Page 316, point 594) : « Dans toutes les régions sous contrôle du RCD-G, la répression contre les opposants a été brutale et arbitraire. Des centaines de femmes accusées d’aider les milices et les mouvements rebelles, soupçonnées d’intelligence avec les FAC ou simplement d’avoir critiqué le RCD-G auraient été sujettes à la violence sexuelle à leur domicile, parfois devant leurs enfants et maris, et auraient fréquemment été arrêtées. Les épouses ou parentés de personnes recherchées auraient parfois été arrêtées en lieu et place de leurs conjoints ou de leurs frères. Détenues dans des prisons ou des containers, elles auraient été systématiquement violées, battues, puis pour certaines assassinées. Si cette répression a surtout touché les femmes des Kivu, elle a aussi fait des victimes dans les autres régions sous contrôle du RCD-G, comme en province Orientale et au Maniema. L’usage de la torture dans les lieux de détention du RCD-G comportait des éléments sexuels que l’on retrouve dans les crimes commis lors de certains massacres contre les populations civiles tels que le viol, l’insertion de piment dans les parties sexuelles et les mutilations génitales ».
L’Acaj conseille Hubert Kabasu Babo à préparer déjà les éléments de sa défense lorsque viendra, pour lui, le moment inéluctable de rendre compte devant les instances judiciaires compétentes de tous les crimes décrits à charge du RCD-G.
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