Même s’il n’y avait pas la soutenance de sa thèse, encore faudrait-il la prouver, il est on ne peut plus clair que Joseph Kabila Kabange ne pouvait pas ne pas refuser de prendre part à la cérémonie officielle de prestation de serment et d’investiture de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. Car, le fait seulement, pour Joseph Kabila Kabange, de rehausser de sa présence cette manif’, c’est une manière d’accepter tacitement et de crédibiliser le processus électoral, qu’il a pourtant toujours boycotté jusqu’à ce jour, et qui, malheureusement ou heureusement -c’est selon-, a conduit à la réélection de celui qui va prêter serment ce samedi 20 janvier 2024, au stade des Martyrs de la Pentecôte de Kinshasa. Pas tout. C’est aussi décevoir tous ses lieutenants -agents et cadres du FCC lui restés loyaux et fidèles- qui ont suivi scrupuleusement le mot d’ordre du Guide, savoir, le boycott du processus électoral. Sont encore béantes les plaies du choc brusque de la rupture de la coalition FCC-CACH, et le basculement de la majorité parlementaire -jusqu’alors contrôlée par Kabila- en faveur de Tshisekedi. Pas donc si malin ni professionnel pour un fauve politique de la trempe du fils Kabila, de commettre un tel péché politique mortel, tel que l’ont si bien désigné certains analystes.
Kabila, le grand absent
Le Président honoraire de la RDC -République démocratique du Congo- et sénateur à vie, Joseph Kabila Kabange, ne prendra pas part à la cérémonie de prestation de serment et d’investiture du Président de la République réélu, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, ce samedi 20 janvier 2024, au stade des Martyrs de la Pentecôte de Kinshasa.
C’est l’entourage du quatrième Président de la RDC, qui a livré cette information.
À l’en croire, Joseph Kabila regrette même son absence à cette cérémonie de prestation de serment de Félix Antoine Tshisekedi, pour son second quinquennat.
« Il [Joseph Kabila] a bel et bien reçu l’invitation. Fort malheureusement, la cérémonie de prestation de serment du Président Félix Antoine Tshisekedi, coïncide avec une présentation que le sénateur à vie doit faire, le même jour, en rapport avec sa thèse de doctorat, PHD. », ont confié les proches du serail du Président honoraire.
Pourtant, dans la liste des Présidents en fonction et anciens Chefs d’État invités, figure le Président honoraire de la RDC, Joseph Kabila Kabange, tel que l’a même confirmé le superviseur des préparatifs de cette cérémonie, au cours d’un briefing presse tenu conjointement ce jeudi 18 janvier 2024, avec le ministre de la Communication et Médias, porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, au stade des Martyrs de la Pentecôte de Kinshasa.
Serge Tshibangu avait même indiqué que cette invitation s’inscrivait dans le sens de reconnaître le rôle et la position de Joseph Kabila, dans la vie politique de la RDC.
C’est à juste titre que d’aucuns, surtout ceux de son entourage, l’appellent « le Père de l’alternance politique pacifique au sommet de l’État en RDC », pour avoir fait la passation de pouvoir, en janvier 2019, avec son successeur Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, élu Président de la République, pour la première fois, au terme de la présidentielle du 30 décembre 2018.
La vraie raison...
Après avoir cogéré le pays pendant deux ans, dans le cadre de la coalition FCC-CACH, Tshisekedi va basculer la majorité parlementaire -jusqu’alors contrôlée par Kabila- en sa faveur. Et c’est le début de je t’aime moi non plus, entre les deux alliés d’hier devenus adversaires farouches.
Depuis, les relations ont brouillé entre les deux amis devenus ennemis, qui se regardent désormais en chiens de faïence.
Selon certains analystes, c’est la raison qui serait à la base de l’absence annoncée de Joseph Kabila Kabange, à la cérémonie officielle de prestation de serment et d’investiture de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Car, argumentent ces observateurs, le FCC -Front commun pour le Congo- de Joseph Kabila a toujours boycotté ce processus électoral, qui a conduit à la réélection de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Prendre alors part à la cérémonie officielle de prestation de serment de d’investiture du Président réélu, c’est une manière pour Joseph Kabila, poursuivent ces analystes, d’accepter tacitement et de crédibiliser ce même processus qu’il avait, pourtant, demandé à sa grande famille politique qu’est le FCC de boycotter, pour manque de transparence, ainsi que la politisation de la CENI -Commission électorale nationale indépendante- et de la Cour constitutionnelle par le régime de Tshisekedi.
/opinion-info.cd