« Je suis en clandestinité, en train de se chercher un statut qui va me permettre, en tant qu’exilé politique, de poursuivre la résistance contre la dictature que M. Félix Tshisekedi est en train d’implanter en RDC« , déclare, sur Top Congo, l’ambassadeur Barnabé Kikaya bin Karubi, ancien conseiller diplomatique du président Joseph Kabila, qui, il y a plusieurs semaines maintenant, a quitté le pays, dans des conditions pour le moins digne d’une production Hollywoodienne, pour se réfugier dans un pays africain dont il tait encore le nom.
Évacuation commando
« J’ai été inquiété, j’ai eu des menaces très sérieuses que j’ai négligées au début », raconte-t-il, « mais par la suite, ces menaces devenaient de plus en plus persistantes, raison pour laquelle avec les miens, nous avons organisé une évacuation qui s’apparente à une évacuation commando, planifiée et exécutée par mes proches« , confie celui qui fut notamment ambassadeur de la RDC en Grande-Bretagne.
« C’est ainsi que j’ai quitté le pays. Je me trouve quelque part mais je ne peux pas vous dire où, mais vous le saurez bientôt« , promet-il.
Interrogé sur les péripéties de cette exfiltration, embarcation à bord d’une pirogue et/ou bateau depuis Moanda, dans le Kongo central, pour rejoindre un territoire Angolais frontalier, « qu’importe« , commente sans plus Kikaya bin Karubi.
« En pareilles circonstances, en pareille situation, tous les moyens sont bons. Que ce soit la route, l’avion, le bateau, le vélo, la moto, tout ce que vous voulez, en tout cas, tous les moyens sont bons, pourvu qu’on s’échappe, qu’on ait la vie sauve« , lâche celui qui estime avoir été traqué en raison de ses opinions hostiles au régime.
« Il n’est un secret pour personne que mes prises de position, mes critiques et analyses sur la gouvernance de M. Félix Tshisekedi dérangeaient les personnes au pouvoir. Il suffit de voir mes échanges avec feu Kitenge yezu (haut représentant du Chef de l’État, décédé il y a quelques mois) pour s’en rendre compte », raconte Kikaya bin Karubi, professeur des sciences de l’information et communication et ancien journaliste qui animait un compte Twitter et un blog, où il ne s’empêchait de dire tout haut ce qu’il pense.
Et donc, « la dernière en date, mon papier sur les ratés politiques et diplomatiques du Chef de l’État, était, il paraît, la goûte qui a fait déborder le vase« , explique-t-il.
Si cet « exil forcé », comme l’affirme ce cadre du Front commun (FCC), a pour cause des « opinions politiques », hostiles au pouvoir en place, quid alors des autres opposants Martin Fayulu, Adolphe Muzito, notamment, qui dans ce registre, font tout autant sinon pire?
« Nous sommes des personnes différentes« , fait observer Kikaya.
Et de poursuivre : « à chacun ses méthodes. Moi, en tout cas, j’ai eu des menaces. Je ne sais si ceux qui ont décidé de résister de l’intérieur, ont eu les mêmes menaces que moi. Si je suis parti du pays, c’est parce que ma vie était en danger« , clame-t-il.
Enfin, « je suis un homme politique et un homme politique ne se laisse pas monter à l’échafaud comme un mouton », justifie celui qui a décidé de « disparaître« , la veille de sa convocation devant la justice dans le cadre du sulfureux dossier des cartes visa liées au trésor public.
Justice injuste
« Lorsque, une justice devient injuste, je m’excuse de le dire, la nation ne s’élève pas. Qu’on se le dise, la nation s’écroule. Et notre nation est entrain de s’écrouler parce qu’il y a une justice injuste« , commente Kikaya.
Et à propos justement de l’affaire cartes visa, l’ancien ambassadeur, soutient « avoir détenu et utilisé l’argent au travers de cette carte visa lors (qu’il exerçait) les fonctions de secrétaire particulier du Chef de l’État ou de conseiller ».
Topcongo via Acturdc.com