Cela ne semble pas connue de tous, la situation des éducateurs sociaux au Ministère des Affaires Sociales, particulièrement à la Division Urbaine des Affaires Sociales.
Loin d’envenimer la colère de ces éducateurs sociaux démotivés par des promesses non tenues ça et là, Opinion-info.cd s’est proposée d’aborder cette question qui passe aussi inaperçue alors qu’elle est si fondamentale.
Tous les enfants, dit-on, ont droit à l’éducation de base matérialisée actuellement par la gratuité de l’enseignement, y compris les enfants en situation difficile. Évoquer cette catégorie renvoie à faire allusion au Ministère des Affaires Sociales qui a pour mission principale, la protection des groupes vulnérables.
A ce propos justement, la Division Urbaine des Affaires Sociales, (DUAS) en sigle, ce service technique du Ministère des Affaires Sociales mis à la disposition du Gouverneur de la Ville de Kinshasa dispose d’au moins d’un Centre de Promotion Sociale (CPS) appelé dans le temps, foyer social dans presque toutes les communes de Kinshasa.
Ces CPS ont pour vocation d’organiser l’éducation non formelle. De ce point de vue, ils assurent la formation des enfants en situation difficile et autres qui n’ont pas eu la chance de suivre un cursus normal dans le secteur formel.
Dans la pratique, plusieurs sections y sont organisées. Du rattrapage scolaire à l’alphabétisation en passant par l’apprentissage professionnel. Ces formations nécessitent une main d’oeuvre qualifiée qui impliquent les éducateurs sociaux.
Bien que n’étant pas de l’EPST, les éducateurs sociaux qui dispensent les cours pour les sections de rattrapage scolaire et d’alphabétisation avaient droit à une prime liée à la gratuité de l’enseignement au même titre que ceux du secteur formel car les sections précitées sont en réalité destinées aux tout petits pour une éducation de base.
Des chiffres qui font froid au dos
Au cours du conseil des ministres de ce vendredi 18 février 2022, le ministre des Affaires Sociales Modeste Mutinga a dressé un bilan mitigé de la situation du non paiement des éducateurs sociaux qui serait à la base de la fermeture de plusieurs Centres de Promotion Sociale à travers le pays.
“Sur un total de 26.706 Éducateurs Sociaux, seuls 5.976 sont payés alors que 20.730 souffrent de non-paiement depuis trois ans. Cette situation a entrainé la fermeture de plusieurs Centres à travers le pays. Ceux de Kinshasa qui sont encore ouverts fonctionnent à 20%”, a dit Modeste Mutinga Mutushayi, ministre des Affaires Sociales au dernier conseil des ministres.
Il a pour ce faire, sollicité du Gouvernement une décision formelle en vue d’obtenir la liquidation échelonnée de ces arriérés et la rémunération régulière de ce sous-secteur de l’éducation nationale.
Cette action d’après lui, facilitera le projet adopté par le gouvernement durant le même conseil des ministres qui concerne l’application de la mesure de gratuité de l’enseignement de base au bénéfice de l’éducation non formelle dans les Centres de Promotion Sociale.
Mais pendant que les éducateurs sociaux se grincent les dents aux affaires sociales, à l’EPST, tout semble allait pour le mieux. Surtout lorsqu’il faut considérer les tableaux dévoilés sur l’évolution positive dans ce secteur depuis la mise en œuvre de la gratuité de l’enseignement de base.
L’amélioration de la rémunération des enseignants a été mise en exergue parmi les prouesses réalisées.
Ce qui du reste n’est pas le cas pour les éducateurs sociaux du secteur non formel qui sont encore loin de voir le bout du tunnel.
Affaire à suivre !/opinion-info.cd