RDC – Ebola : Quid de la gestion des guéris ?

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L’épidémie d’Ebola a fait résurgence en RDC, dans la province du Nord-Kivu, à Beni. À deux jours de la déclaration officielle de la fin de l’épidémie, un cas a été confirmé le vendredi 10 avril, un jeune homme de 26 ans et qui est décédé le même jour suite à la détérioration de son état. Ce dimanche, Beni a enregistré un deuxième décès d’Ebola, une fillette de 11 ans et qui était co-malade du premier cas. Dans la chaîne de contacts, l’on remarque une présence importante d’anciens guéris de la maladie à virus Ebola qui auraient contaminé d’autres personnes. Dès lors, la gestion des guéris d’Ebola est importante.

S’exprimant sur radio Okapi ce lundi 13 avril 2020, le Coordonnateur de la riposte contre Ebola au Nord-Kivu, Sud-Kivu et Ituri, le docteur Justice Siyo est revenu notamment sur les mesures à prendre pour stopper l’explosion des cas d’Ebola à Beni. Pour lui, la détection rapide des cas d’Ebola à Beni relève de la vigilance de l’équipe de riposte. « Les équipes qui sont restées ont été vigilantes et ont détecté une chaîne que nous n’avons pas pu détecter. Et cette chaîne peut venir de plusieurs sources ». Pendant que les investigations sont en cours, Dr Justice Siyo précise qu’autour de plus de 200 contacts listés, « des guéris aussi ont aussi été retrouvés ». Concrètement, des personnes saines ont été en contact avec des guéris par « proximité élevée », soulignant par ailleurs que « le virus reste pendant longtemps dans le corps d’une personne guérie ». D’où, les anciens guéris d’Ebola devraient s’imposer une discipline rigoureuse pour ne pas être à la base de l’explosion de l’épidémie dans la région.

Le Docteur Justice Siyo ajoute une difficulté majeure pour la gestion des guéris (qui en soi est un programme à part entière) : « les guéris sont des personnes autonomes, des personnes libres qui vivent dans leurs milieux. Et que l’on ne peut pas les mettre au cachot, on ne peut pas surveiller tous leurs mouvements. Donc, une négligence peut venir autour de ces personnes-là ».

Pour l’heure, le Secrétariat technique du ministère de la santé a déjà envoyé une équipe pour renforcer celle restée à Beni et les vaccinations ont débuté depuis samedi. Un camp de cantonnement a été ouvert pour les isoler et la prise en charge garantie. Le Dr Justice Siyo appelle la population à la vigilance, à observer les mesures de prévention, à se faire vacciner, à observer les mesures d’enterrements dignes ainsi que l’implication des autorités locales pour la réussite de toutes ces mesures d’hygiène.

Lévi Kilungulungu/Acturdc.com

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