A deux semaines de la rentrée scolaire, le complexe scolaire Lubusha à Lubumbashi dans l’ex-Katanga est menacé de démolition. Deux prêtres ont vendu, à une entreprise minière chinoise, des carrés miniers dont le site du lycée, appartenant à l’Église catholique et composé d’une école primaire et d’un lycée de jeunes filles. L’exploitation serait estimée à 300 000 tonnes de cuivre métal.
Suite à cette vente, le gouvernement provincial du Haut Katanga a même mis en place une commission chargée de la délocalisation de cet établissement construit, il y a près de 50 ans, ce qui suscite des réactions tant dans le milieu de l’enseignement que chez les politiques. Tous s’opposent à la destruction de ce patrimoine.
Consultations
L’archevêché de Lubumbashi a mené des consultations auprès des représentants des enseignants, des parents d’élèves et même d’anciennes élèves du lycée Lubusha. Tous sont unanimes sur la préservation de cette école.
« C’est vrai que le sol et le sous-sol appartiennent à l’État mais qui est l’État ? L’État, c’est nous, le peuple. Nous disons non à la délocalisation, non à la démolition, non à la destruction du lycée Lubusha », a déclaré, d’un ton ferme, Francois Mwingila, chauffeur au lycée Lubusha.
Eder Kibala, enseignant du primaire, depuis 30 ans, se dit prêt à tout pour que cette école qui a servi pendant tant d’années soit préservée: « Nous ne voulons plus entendre parler de ça. Sinon, nous allons assiéger le site. Que les Chinois commencent par nous détruire, nous, avant de démolir l’école. »
Patrimoine
Tout en reconnaissant la vente d’une partie des terres du lycée Lubusha par deux prêtres, il y a deux ans, sans l’autorisation de l’évêque, monseigneur Denis Moto, vicaire général assure que l’Église se bat pour sauvegarder ce patrimoine: « Les prêtres cités dans cette vente ont été suspendus. Personne n’accepte qu’on perde ce patrimoine, qu’on le détruise ! En tout cas, on s’y oppose. »
Pour sa part, l’homme politique congolais et ancien gouverneur, Moïse Katumbi, a dans un communiqué appelé les autorités congolaises, « à se ressaisir en interdisant la démolition du lycée Lubusha ».
rfi