RDC : Comment Tshisekedi tente de redorer son image, à 20 mois des échéances électorales ?

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A environ 20 mois des élections générales en République démocratique du Congo, les états-majors politiques préparent les armes pour faire face à l’électorat. Si du côté de la commission électorale nationale indépendante (Ceni), on attend encore la levée de certains boucliers, dans le camp présidentielle on cherche à améliorer le discours et redorer l’image du candidat président.

Les ambitions sont bien affichées, il faudrait arracher un deuxième mandat. Pour ce faire, la question du bilan est sur toutes les lèvres dans le cercle de Félix Tshisekedi. Comment faire, après l’échec de l’exécution des nombreux projets/programmes de développement initiés par le président Tshisekedi (100 jours, programme présidentiel de lutte contre la pauvreté et Tshilejelu)?

Le Conseil présidentiel de veille stratégique (CPVS) créé en mars 2020, piloté par  François Mwamba, un ancien Ministre du Budget, dans le gouvernement de transition 1+4 et transfuge le Mouvement de Libération du Congo (MLC) a reçu la mission de renforcer le suivi de mise en œuvre de tous ces programmes initiés par le Président de la République. La CPVS a mis tout sur les rails, grâce à l’appui du programme des Nations unies pour le développement (Pnud).

Lors d’un atelier organisé à Kinshasa entre le 9 et 10 mars, les experts ont arrêté une feuille de route. La première mouture du document présente une liste des projets inscrits dans la loi de finances 2022. Les équipes de Félix Tshisekedi se dote aussi la mission d’un observatoire pour faire pression afin que les priorités arrêtées soient exécutées par le gouvernement, dans le plus bref délai.

Le Sénégal un modèle pour Félix Tshisekedi ?

Le modèle sénégalais impressionne de plus en plus Kinshasa. En moins de deux ans, plusieurs infrastructures ont poussé au Sénégal. Il s’agit entre autres du stade emblématique Abdoulaye Wade, d’une capacité de 50.000 places. Félix Tshisekedi voudrait suivre l’exemple. Toutefois, autour de Macky Sall, un bureau opération de suivi du plan Sénégal émergent a été installé. Celui-ci travaille sur 27 projets, déclinés en 108 composantes et 17 réformes à mener par le président sénégalais, dans le cadre du plan stratégique « Sénégal émergent 2013-2035 ». Ce « Delivery Unit » (DU) a pour ambition de relever les défis urgents de mise en œuvre des programmes publics et ainsi répondre aux besoins pressants des citoyens.

Cependant, en République démocratique du Congo, le Conseil présidentiel de veille stratégique voudrait s’accrocher au plan stratégique national de développement (Pnsd) et le programme d’actions du gouvernement 2021-2023, décliné en 15 piliers, 62 axes et 343 actions. Dans l’impossibilité de suivre plus de 15.000 projets, enregistrés depuis l’arrivée de Tshisekedi au pouvoir, la première mouture des experts congolais établit une liste d’une centaine des projets.

Selon le professeur Mukoko Samba, ancien Ministre du budget sous Joseph Kabila, recruté comme «facilitation des ateliers », l’objectif serait de redéfinir un cadre beaucoup plus restreint pour être efficace dans le travail.

 Il faut craindre le fiasco, l’an 2023 approche

2023 approche, ironise un expert de la Présidence de la République. « Seul le président de la République répondra », a-t-il poursuivi. Pour ce faire, les énergies seront donc focalisées autour de 7 secteurs clés: éducation, santé, logement sociaux, diversification de l’économie, agriculture, infrastructures de base, eau et électricité, paix sécurité (groupes armés), processus électoral et la gouvernance judiciaire.

Avec des points focaux identifiés dans des secteurs retenus, la Présidence de la République voudrait être pertinente dans ses interventions. Tout le monde s’accorde que des nombreux projets inscrits dans la loi de finances souffrent d’exécution. Une large synergie a été mise en place pour coordonner les priorités sectorielles afin d’obtenir un résultat à présenter à la population. La CPVS se donné donc la vaste mission de faire pression à la chaîne de la dépense publique, en cas de problème, pour le déblocage des moyens pour atteindre le minimum des résultats.

Dans cet exercice, l’unique inconnu reste les recettes publiques. Selon la loi des finances 2022, les trois régies financières du pays doivent mobiliser les assignations budgétaires fixées à 20.408,3 milliards CDF, soit 10 milliards Usd. Fin février, 920,5 millions $ ont été mobilisés en deux mois, sur des prévisions linéaires de 1,6 milliard  USD. Comparé au niveau actuel de mobilisation, il se dégage une contre performance de 50% par rapport aux prévisions linéaires. environ 80% utilisé pour les rémunérations et le fonctionnement. Il y a de quoi s’inquiéter.

Tsieleka.com

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