RDC : Ce que pense Félix Tshisekedi sur l’arrestation de Stany Bujakera

Le journaliste Stany Bujakera est actuellement en détention à la prison de Makala suite à la publication d’un supposé rapport de l’ANR sur la mort du député national Chérubin Okende. La justice congolaise voudrait que le professionnel de média fournisse des plus amples renseignements sur l’origine de ce rapport alors que les agences misent en place par l’État continuent les enquêtes. Pour la justice, Bujakera aurait des noms de personnes derrières les actes odieux qui entourent l’affaire Okende.

Depuis New-York où il séjourne, Félix Tshisekedi s’est exprimé sur la question en demandant aux organisations internationales des droits de l’homme de laisser à la justice congolaise l’occasion de rétablir la vérité comme c’est le cas dans tous les autres pays. L’indépendance de l’appareil judiciaire a été sollicité par le Chef de l’État d’autant plus que nul n’est censé être au-dessus de la loi.

« Une interpellation d’une institution comme la justice, se constate. Pourquoi voudriez-vous que le même principe ne s’applique pas en RDC ? Par exemple, pour la presse, j’ai lu d’ailleurs quelque part qu’il y a deux ans, une journaliste française avait été interpellée et gardée à vue pour avoir divulgué des informations stratégiques. Un peu plus loin, il y a Julian Assange qui a été traqué et s’est caché dans les ambassades notamment de Grande-Bretagne, parce qu’il avait divulgué des câbles stratégiques. Quoi de plus normal que la justice essaie de s’intéresser à ça, d’autant plus que le journaliste Stanis Bujakera, c’est un jeune homme que j’aime bien», a dit Félix Tshisekedi.

Félix Tshisekedi profite de l’occasion pour mettre en exergue les bonnes relations qu’il entretiendrait avec Stany Bujakera : « Pour la petite histoire, il a couvert notre campagne. Je dis « notre » parce que nous étions en coalition avec l’UNC de Vital Kamerhe. Il a couvert notre campagne. Il était  de tous les combats avec nous. Vous voyez que j’ai de la sympathie pour ce jeune homme. Je regrette ce qu’il lui arrive. Mais je ne peux pas faire entrave à la justice et ne pas permettre à celle-ci de ne pas faire toute la lumière. D’autant plus qu’on parle de mort d’homme».

La présidence de la République pour sa part, tient mordicus au rétablissement de la vérité pour éviter de créer un climat d’inconfort et d’insécurité dans le chef des autorités politiques sachant que Chérubin Okende était un un cadre au sein de la sphère politique congolaise. Pour Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, la mort de Chérubin Okende ne peut passer inaperçue et personne n’a le droit de tordre la vérité pour une quelconque raison. Kinshasa veut venger Chérubin Okende.

« Rappelez-vous, Chérubin Okende, ancien ministre, a été mon collaborateur pendant longtemps. Très apprécié d’ailleurs par moi, il est mort dans des circonstances suspectes qui, jusqu’à aujourd’hui, ne sont pas encore élucidées. Malgré que nous ayons fait appel à des enquêteurs internationaux : belges, à ma demande personnelle adressée au Premier ministre belge ; sud-africains, français aussi bien que de la MONUSCO. Malgré tout cela, on prend le risque de désorienter l’enquête et l’opinion, je crois que ça peut intéresser la Justice », a conclu Félix Tshisekedi.

Gaël Hombo