Deux jours après la prorogation de l’État de siège au Nord-Kivu et en Ituri, par les deux Chambres de Parlement de la RDC -République démocratique du Congo-, des réactions ne cessent de jaillir au sein de la classe politique congolaise. La plus récente parvenue ce samedi 21 septembre à Opinion-info.cd, est celle de Ngaruye Muhozi Emmanuel, député provincial du Nord-Kivu.
«L’état de siège est une gouvernance particulière, qui permet de séquestrer les droits de certains. C’est pour cette raison que cette période doit etre courte», a-t-il réagi au cours d’une émission diffusée sur Télé 50.
Pour cet élu du territoire de Rutshuru, cette mesure exceptionnelle visant à restaurer la paix doit prendre fin, afin de permettre aux militaires d’aller au front, pour faire face à l’agression rwandaise, d’une part, et, de l’autre, les milices locales ainsi que les ADF au Nord-Kivu et en Ituri.
«Je crois pour moi que l’entourage du Président l’avait induit en erreur, car c’est une mesure extrême. Lorsqu’on a décrété l’état de siège, on a seulement amené les gouverneurs militaires. Quelques deux ou trois mois après, c’est là qu’on a aussi amené les administrateurs militaires. Mais les hommes de troupes sont restés les mêmes et les mesures concrètes n’avaient pas été prises», a ajouté Ngaruye Muhozi Emmanuel.
Et de poursuivre : «Si le Gouvernement décide de lancer les opérations de grande envergure à Beni, Masisi, Rutshuru et ailleurs, tous ceux qui réclament la levée de l’état de siège vont se taire. Mais aujourd’hui, tout le monde dit que c’est une escroquerie lorsqu’on le maintient inutilement. Le gouverneur qui devait être dans les opérations, l’état-major général les lui a ravies par un message officiel qui viole l’ordonnance du Président de la République. Curieusement, le Chef de l’État se tait et des sanctions ne sont pas prises. De mois au mois, le gouverneur est rendu en civil.»
Pour rappel, le texte de loi portant sur la prorogation de l’état de siège au Nord-Kivu et en Ituri a été adopté à la première lecture au niveau de l’Assemblée nationale, jeudi 19 septembre dernier, au terme d’une plénière dirigée par Jean-Claude Tshilumbayi, premier vice-président de cette institution. Le même projet de loi a été validé le lendemain à la Chambre haute du Parlement.
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