Ne nous voilons pas la face : le pays est divisé en deux sur ce fameux projet de loi Tshiani. Des millions de Congolais sont contre ce projet de loi, tandis que des millions d’autres la soutiennent mordicus. Dans ces conditions, faire passer une telle loi au Parlement risque d’embraser le pays. Ne pas la faire passer serait aussi un problème. Mais le droit offre une possibilité de couper court à ce débat : un référendum !
En effet, nous sommes fatigués de cette polémique interminable sur le projet de loi Tshiani. A un moment, il faut départager les deux camps. Rejeter cette loi en bloc n’est pas une solution ; tout comme l’adopter de manière cavalière n’en est pas une non plus.
Qu’en pensent les 100 millions de Congolais ?
Chaque camp avance des arguments tout aussi solides. Et aucun d’eux ne semble prêt à céder. Que faire dans ce cas ? Laisser pourrir la situation ? Ce serait irresponsable. Regardez comment le climat pré-électoral est en train de se détériorer dans le pays. Je pense qu’il y a nécessité absolue que le gouvernement soumette cette loi au référendum et que les urnes tranchent, en présence des observateurs internationaux.
Il s’agit de poser juste une simple question à la population lors de ce référendum : « Pour ou contre la loi Tshiani ? » Il faut consulter le peuple. Les grandes démocraties recourent au référendum sur des questions fondamentales qui divisent. Et chaque camp devra se soumettre au verdit de cette consultation populaire. A ce moment-là, on n’acceptera plus jamais qu’un individu vienne nous dire : « Eh bien voilà, Tshiani a dit » ou « la communauté internationale a dit »…
Le débat sur la nationalité dépasse le seul cadre du Parlement
Accusé d’être manipulé par le régime, le Parlement congolais ne fait pas l’unanimité pour traiter de manière crédible ce dossier. Et je ne suis pas le seul à proposer un référendum sur la loi Tshiani. Plusieurs autres Congolais sont du même avis. Par exemple, l’homme politique Thierry Monsenepwo le demande également. « Il faut questionner le peuple. Demander aux Congolaises et Congolais ce qu’ils en pensent », a-t-il dit.
Les uns et les autres doivent reconnaître que la question de la nationalité n’est pas à prendre à la légère. Ceux qui défendent la loi Tshiani brandissent les torts dont le pays a été victime en raison des infiltrations étrangères dans notre armée, notre administration publique, etc. Et ceux qui refusent cette loi évoquent la nécessité de ne pas diviser les Congolais pour leurs origines. Ainsi, comme la classe politique n’arrive pas à se mettre d’accord, pourquoi n’est pas laisser le peuple trancher par référendum ?
Eh bien, me diriez-vous : le pays a-t-il les moyens financiers d’organiser aujourd’hui un référendum ? Je réponds oui ! Tout est question de volonté politique. Si l’on a pu organiser dans ce pays, une élection à deux tours en 2006, alors qu’à l’époque le budget de l’État n’atteignait même pas 3 milliards de dollars américains, à plus forte raison aujourd’hui où le budget est de 16 milliards ! Je crois qu’on peut faire ce référendum, sans reporter du tout les autres élections.