Ce vendredi 6 octobre, une série d’échanges de tirs, impliquant des armes lourdes et légères, a secoué plusieurs villages du groupement Tongo, relevant de la chefferie de Bwito, dans le territoire de Rutshuru, situé dans la province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo (RDC). Les sources locales indiquent que ces violences sont le résultat d’une tentative des rebelles du M23 de traverser la région pour venir en renfort de leurs compagnons, qui subissent des revers de la part des jeunes combattantss communément appelés « Wazalendo », dans le territoire voisin de Masisi.
Les affrontements ne se sont pas limités à Rutshuru. Les rebelles du M23 ont également rencontré une résistance des Wazalendo dans cette région, bien que cette dernière ait été de courte durée. Les Wazalendo ont ensuite évacué certains villages pour épargner la vie des civils pris au milieu de cette confrontation.
Un défenseur des droits de l’homme, actif à Tongo, a témoigné des événements, exprimant ses inquiétudes quant au sort des civils restés coincés chez eux alors que les combats faisaient rage.
Par ailleurs, Isaac Kibira, le fonctionnaire délégué adjoint du gouverneur militaire du Nord-Kivu, dans la chefferie de Bwito, craint que les civils qui ont choisi de rester à l’intérieur de leurs domiciles ne fassent l’objet de représailles, car les rebelles du M23 pourraient les considérer comme faisant partie des Wazalendo.
La situation s’est également tendue dans le territoire de Masisi, où des affrontements entre les rebelles du M23 et les jeunes patriotes « Wazalendo » ont repris il y a environ 72 heures. Les informations disponibles indiquent que de nombreuses localités sont déjà passées sous le contrôle des Wazalendo. Selon la société civile locale, une partie de la cité stratégique de Kitshanga serait désormais aux mains des jeunes patriotes, qui ont réussi à déloger les rebelles du M23.
Ces affrontements en cours ont provoqué la panique au sein de la population locale, poussant de nombreux civils à fuir la zone. Certains véhicules en provenance de la partie Nord de la province, qui étaient bloqués à Kitshanga en raison des combats, ont dû traverser des zones dangereuses pour atteindre en urgence la ville de Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu.
Ces événements interviennent malgré les appels répétés en faveur d’un cessez-le-feu et de négociations de la part des Chefs d’État de la région, soulignant les défis persistants en matière de sécurité dans cette partie de la RDC.
Lors d’une réunion extraordinaire du gouvernement provincial du Nord-Kivu présidée par le vice-gouverneur Jean-Romuald Ekuka Lipopo, les membres de l’exécutif provincial ont condamné une nouvelle fois la violation du cessez-le-feu par le M23/RDF, en dépit des multiples résolutions adoptées par les Chefs d’État de la région.
Le conseil a appelé la population à faire preuve de vigilance, à collaborer avec les forces de sécurité, et à maintenir sa confiance dans les institutions de la République, tout en restant attentif à l’évolution de la situation.
Ces récents affrontements suscitent de graves préoccupations quant à la sécurité des civils pris au milieu de cette escalade de violence, dans une région déjà marquée par l’instabilité.
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