Les ressortissants de Beni vivant à Goma et environs appellent les autorités congolaises et la communauté internationale à plus d’attention sur la situation de Beni où les civils sont tués depuis plus de six ans dans une série de massacres attribués aux combattants des Forces démocratiques alliées (ADF). Ils ont lancé cet appel en marge d’un culte œcuménique organisé ce samedi 1er mai 2021 à Goma en mémoire des victimes des tueries.
Une action qui marque aussi le début de collecte de l’assistance aux habitants de Beni.
« Objectivement c’était d’abord pour Beni et cela à travers un culte œcuménique pour implorer la pitié du Seigneur pour que ces massacres cessent. Nous voudrions donc attirer l’attention de la communauté tant nationale qu’internationale par rapport à ce qui se passe chez nous. La vie humaine est sacrée mais elle est pour le moment banalisée par ces tueries monstrueuses depuis 2014. Trop c’est trop pendant 7 ans. Il fallait quand même qu’on puisse arriver à sensibiliser la communauté nationale et internationale pour que ces genres des choses s’arrêtent », a dit Norbert Mushenzi, président du groupe de réflexion pour le développement de Beni.
Les ressortissants de Beni accompagnés de plusieurs autres centaines d’habitants venant de partout ailleurs ont par la même occasion demandé aux autorités congolaises de respecter les droits humains, faisant surtout allusion aux récentes répressions des manifestations des femmes et des enfants réclamant le retour de la paix dans la région.
« Nous voulons par cette occasion, condamner avec la dernière énergie tout ce qui s’est passé à Beni. Des atrocités contre les mamans qui marchent pacifiquement, des menaces, des coups et blessures, des bâtons, des coups et blessures contre les enfants qui réclament la paix. Nous voulons que les autorités se penchent sur cette situation de Beni. Ces enfants qui réclament la présence du Chef de l’État, ce n’est pas pour autant qu’il faut jeter ces enfants, ces fillettes dans la prison. Aux massacres de Beni, on ajoute des atrocités et beaucoup d’autres choses qui violent les droits de l’homme. Voilà ce que nous sommes en train de condamner », a pour sa part indiqué l’ancien député provincial Simon Kazungu.
Les deux dernières semaines ont été marquées par des manifestations anti-MONUSCO dans la région de Beni-Lubero. Une centaine d’élèves ont organisé un sit-in pendant au moins une semaine devant la mairie de Beni pour exiger l’arrivée du Président de la République, Félix Tshisekedi, dans la région. Le Chef de l’État a, lors du premier conseil des ministres du gouvernement de l’Union sacrée du vendredi 30 avril 2021, annoncé l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et Ituri en vue de faire face aux violences qui déchirent la région.
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