Lupopo a perdu son premier match de la saison face au rival TP Mazembe au Stade des Martyrs samedi (1-2). Si les Cheminots n’ont rien à rougir sur leur performance et le contenu proposé sur le terrain, le discours de leur entraîneur, qui assurait « ne pas être déçu du match », avait de quoi étonner après la déroute. Droit dans ses bottes, Christian Bracconi a justifié ce revers par des explications plus ou moins fataliste.
« Ils ont été favoris et ils ont justifié leur place de favoris, » a d’abord avancé le Français. Au regard du classement, difficile de dire s’il avait tort même si son équipe ne comptait que 2 petits points de retard sur le rival leader. Les Cheminots pouvaient doubler leur adversaire et envoyer un message au reste du championnat, mission ratée.
Pourtant, au coup d’envoi le Français n’avait rien à rougir de sa feuille de match. Dark Kabangu, Youssouf Mulumbu, Ley Matampi étaient tous présents. Patou Kabangu, Ebengo Ciel et Pandemoya Anthony restaient sur le banc, de quoi être ambitieux face à la jeunesse combinée aux vieux briscards de Mazembe. Mais pour lui, les raisons sont ailleurs.
Manque-t-il des infrastructures à Lupopo ?
Depuis l’arrivée de Jacques Kyabula chez les Jaune et Bleu, l’ambition de titiller les sommets et de retrouver les compétitions africaines est devenu un secret de polichinelle. Que Bracconi s’appuient sur le fait que les rivaux « ont un stade propre des infrastructures exceptionnelles pour bien travailler » risque de remettre au lendemain la ferveur qui foudroie le peuple Cheminots depuis son arrivée. Peut-être que ces mots, de première vue innocents, visaient bien plus haut et l’interminable projet du Stade de l’Espoir ? Impossible de l’affirmer.
Ce fatalisme face au rival surprend d’autant plus que Lupopo s’est montré ambitieux lors du dernier mercato avec l’arrivée des joueurs d’envergures et des cadres expérimentés. Bracconi imprime depuis trois mois sa philosophie et les résultats suivent. Lupopo affichait un bilan largement positif de 7 victoires et 3 nuls avant la glissade à Kinshasa.
« Il ne faut pas oublier d’où l’on vient. Nous, on est construction, on a le temps avec beaucoup de jeunes joueurs », estime Bracconi. La ligne droite de la deuxième partie de la phase aller a demarré, Lupopo n’a pas droit à l’erreur s’il veut tenir tête face à Vita, Maniema et Mazembe. Et à l’heure de bilan, seuls les résultats obtenus sur le terrain parleront pour le technicien français. A lui de trouver des mots justes pour remobiliser ses troupes pour reprendre la marche en avant.
Iragi Elisha