Lubumbashi : l’opération militaire à l’archevêque est-il le seau du pouvoir ?

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L’archevêque métropolitain de Lubumbashi ne décolère pas. Près de 15 jours après l’invasion de l’archevêché et l’inspection de la cathédrale Saint Pierre et Paul par des militaires armés, monseigneur Fulgence Muteba revient à la charge. Il dénonce le laxisme du pouvoir public face à ce qu’il qualifie de violation de domicile ainsi que du lieu du culte. Des faits condamnables par les lois de la République, pourtant aucune action n’a été menée jusque-là, affirme cet homme de Dieu.

Dans son mémorandum adressé au début de la semaine tant au pouvoir public qu’aux institutions de la république, l’archevêque se demande. ”Cette opération militaire serait-elle l’arbre cachant la forêt ?

Sans céder à la tentation dans le piège des accusations gratuites, je considère que cette question vaut son pesant d’or”. En effet, monseigneur Fulgence Muteba fait l’analyse des faits enregistrés le 24 février dernier.

Il relève d’abord le nombre de véhicules ayant débarqué à l’archevêché, douze au total. Ensuite, le comportement guerrier d’hommes qui en sont descendus et ont pénétré brutalement dans la résidence épiscopale. De plus, la technique d’invasion du lieu mise en œuvre ne laissent-ils pas augurer quelque chose d’étrange ?

À cela s’ajoutent, d’autres faits. Selon l’archevêque, les militaires n’ont pas respecté les dispositions protocolaires classiques. Et malgré l’absence d’un ordre de mission, ils ont utilisé des méthodes d’intimidation, d’insolence.

Victime de discrimination sécuritaire ?

Par ailleurs, l’archevêque de Lubumbashi estime que les pouvoirs publics appliquent la politique de deux poids deux mesures. ”Je me considère avoir été victime d’une discrimination au plan sécuritaire et d’une injustice flagrante. Des hommes en armes ont opéré chez moi, en plein jour, sans aucun document légal. En revanche, je n’ai bénéficié d’aucune assistance de la part des pouvoirs publics”.

En outre, le prélat catholique rappelle que l’accord entre le Saint siège et l’État congolais définit les engagements de chaque partie. Et pour lui, ils ont été violés. L’article 1 dispose que l’Église catholique et l’État sont, chacun dans son domaine, souverains, indépendants et autonomes. Les deux parties déclarent s’engager, dans leurs relations, à respecter ces principes et à œuvrer ensemble pour le bien spirituel, moral, social, culturel et matériel de la personne humaine, ainsi qu’en faveur de la promotion du bien commun”.

Des excuses et des sanctions

Tout en reconnaissant la visite de réconfort du gouverneur de province, Monseigneur Fulgence Muteba exige des explications sur cette opération militaire. Aussi, des sanctions envers les hommes des troupes qui ont commis cet acte. Enfin, il exige des garanties de sécurité tant pour lui que pour son personnel.

Pour rappel, un groupe de militaires se sont présentés le 24 février dernier, exigeant de rencontrer l’archevêque. Ensuite, ils ont inspecté la cathédrale Saint Pierre et Paul. De son côté, le ministre provincial de l’Intérieur, interrogé au lendemain de cet incident, a rejeté ces allégations. Eric Muta a parlé d’une opération de simulation pour des militaires en formation. Ceux-ci sont encadrés par des instructeurs israéliens, a-t-il indiqué.

Magazine la Guardia/Acturdc.com

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