La Chronique de Glody : De Kabila à Tshisekedi, l’imperturbable Kamerhe perturbe.

Pendant quelques heures , l’arrestation de Vital Kamerhe, directeur de cabinet du chef de l’Etat a fait ombrage à la pandémie de COVID19 en RDC. Le natif de BUKAVU a subi une humiliation fracassante pour certains. Retour donc sur le parcours de celui que l’on surnomme : « Faiseur des Rois ».

Après un parcours au sein de l’AFDL , c’est sous l’ère Joseph Kabila que Kamerhe intègre de plein pied la vie politique Congolaise. L’homme occupe alors la fonction de Ministre de la communication au sein du gouvernement de transition en 2003. Secrétaire général du PPRD, Vital Kamerhe mène la campagne présidentielle de Joseph KABILA en 2006. Selon plusieurs sources, c’est grâce à lui que l’ancien président va sortir des pièges Bemba notamment en évitant soigneusement un débat contradictoire télévisé entre les deux candidats.

Président de l’Assemblée nationale en 2006 , Kamerhe démissionne trois ans plus tard. Pour cause, il s’oppose farouchement à une intervention militaire Rwandaise sur le sol Congolais pour la traque des Rebelles Hutus Rwandais des FDLR. Lui qui a publié, peu avant un livre au titre controversé « Pourquoi j’ai choisi Kabila » , entre en Guerre contre ce dernier.

Le pacificateur comme on l’appelle crée son propre parti et se présente à la présidentielle de 2011. Il récolte 7.74% des suffrages. Devenu opposant à KABILA , il ne fait toutefois pas l’unanimité au sein de l’opposition Congolaise. Car, beaucoup estime que l’homme, joue le jeu de Joseph Kabila.

En 2016, le Pays connait une crise sans précédent suite à l’annonce de la CENI qui se dit incapable d’organiser les élections dans le délai. Débute alors le dialogue de la cité de l’OUA sous la médiation du Togolais Edem Kodjo. Kamerhe est en premier plan, alors que certains opposants quittent le navire pour dénoncer le côté penchant de l’ancien président du Togo. Finalement l’accord est signé avec la bénédiction de Kamerhe, situation qui lui a valu le surnom de « KAMERHEON« pour faire allusion au caméléon qui change des couleurs.

Pensant qu’il occupera le poste de premier ministre, Kamerhe voit Samy Badibanga lui être préféré. Dès lors , il jouit d’une mauvaise image auprès des Congolais qui n’hésitent pas de le qualifier de « traître ». Sa courbette devant Joseph Kabila jour de la présentation des conclusions du dialogue jeta l’huile sur le feu. Si le dialogue de la Cité de l’OUA a foiré , Kamerhe réapparaît encore à celui du centre interdiocesain mené par les évêques catholiques membres de la CENCO.

Cette fois, on le tient à l’œil.

Après moult tractations, un accord est trouvé et voici à nouveau Kamerhe parmi les signataires. Réunis au sein du rassemblement de l’opposition , avec Katumbi, Tshisekedi et consorts , Vital Kamerhe joue un rôle de premier plan. À l’approche de la présidentielle, la coalition LAMUKA voit jour. Il est parmi ses fondateurs. Il signe même l’acte désignant Martin Fayulu comme candidat commun de l’opposition à la présidentielle.

Au lendemain de la signature, les militants de l’UDPS rejettent la proposition, d’où le fameux slogan YOKA Base. Tshisekedi se retire avec Kamerhe pour créer le CACH après les fameux accords de Nairobi. Il soutient la candidature de Félix Tshisekedi à la présidentielle et mène à nouveau sa campagne. Contre toute attente , le fils de l’opposant historique remporte la présidentielle et la gloire revient à Kamerhe.

Pressenti premier ministre, il sera finalement nommé Directeur de cabinet. Dès lors , il est cité dans plusieurs scandales notamment l’affaire 15 Millions. Soutenance de thèse à grande pompe, mariage coutumier hors norme, le bras droit de Tshisekedi aura peut être fait de trop! Avec un Etat de droit tant voulu et tant vanté , ce n’est ni son parcours politique, ni son expérience qui aura eu raison de la Justice !

Glody /acturdc.com

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