Édito – Détention provisoire de Vital Kamerhe : Vers le débarquement de la course à la présidentielle 2023 ou un débarras d’un partenaire gênant ?

L’arrestation de Vital Kamerhé ce mercredi 08 avril suscite déjà des réactions dans les rangs de l’UNC et des associations de droits de l’Homme. Le directeur de cabinet et partenaire de Félix Tshisekedi dans la coalition CACH est placé sous mandat d’arrêt provisoire sur décision du Procureur Général près la Cour d’Appel de Kinshasa/Matete. Cela dans le cadre des enquêtes sur le détournement des fonds alloués au programme de « 100 jours du Chef de l’Etat ». Mais, les hypothèses à émettre sont importantes au sujet de la détention de celui qui a soutenu la campagne présidentielle de Félix Tshisekedi.

Les motifs non encore explicités par le parquet

Ce qu’il faut dire à ce niveau, le président de l’UNC est sous mandat d’arrêt provisoire (MAP) qui ne prend que 5 jours. Éthique oblige, rien ne doit être dit qui puisse préjudicier la personne avant la conclusion des enquêtes. Mais des ONG de droits de l’Homme et la société civile dénoncent l’attribution par le DIRCAB de Fatshi des marchés publics de gré à gré. D’autres organismes comme l’ODEP soupçonnent le détournement des fonds. Si le directeur de cabinet du Chef de l’Etat a été auditionné et détenu à la prison centrale de Makala, c’est parce qu’il est, non seulement l’ordonnateur des dépenses de la présidence, mais jusqu’à septembre 2019, c’est lui qui contrôlait d’une main de fer les finances de ce programme, explique-t-on du côté du parquet et dans le camp de l’UDPS, parti au pouvoir.

Les élus de l’Union pour la Nation Congolaise balayent ces allégations du revers de la main en les traitant d’acharnement sur leur leader. Tout compte fait, le Président Félix se lance en politique sans gant en caoutchouc. Lui qui déclarait lors de son adresse sur l’état de la nation, le 13 décembre 2019: « Je suis au courant de la persistance des pratiques de corruption et de l’existence des réseaux de prédation et de fraudes massives qui occasionnent des détournements et des manques à gagner au Trésor public. Tous ces réseaux seront démantelés. Et je serai intraitable dans la lutte contre contre la corruption. C’est l’un des moyens de regagner la confiance de notre peuple d’abord, et celle de nos partenaires ensuite ».

Une course à la présidentielle 2023 perdue d’avance ?

C’est un secret de polichinelle, l’accord de Nairobi qui a vu naître CACH (Cap pour le Changement ) entre Félix Tshisekedi et Vital Kamerhé, stipulait, selon certaines langues de l’UNC, que Vital K. devrait soutenir Félix à la présidentielle de 2018. À son tour, Félix Tshisekedi devrait être derrière Vital Kamerhé en 2023. Vital Kamerhé aurait-il oublié que « le pouvoir change les hommes ? »

Au début de son mandat, Félix Tshisekedi a tenté de se débarrasser du FCC par des provocations verbales à chacune de ses sorties vers l’étranger. L’UDPS et son Chef n’ont réussi ni à « déboulonner le système dictatorial »ni à « dissoudre l’Assemblée nationale ». L’arrestation provisoire de Vital Kamerhé n’est que le début de la gifle de Félix à un partenaire gênant qui pourrait lui causer bien des torts en 2023.

Mais, le DIRCAB va-t-il tomber avec bravoure ? Ce qui est vrai, jeu politique ou pas, Vital ne pourra plus reprendre son poste de directeur de cabinet, si par bonheur il est innocenté à l’issue des enquêtes. S’il le fait, soit ce ne sera pas pour longtemps, soit ce sera pour se venger de cette humiliation. Dans ce dernier cas, son parti UNC restera hors de l’affaire parce que tous les élus seront mieux tenus au courant du jeu. Avec son implication dans l’affaire de 15 millions de dollars et les soupçons sur le présumé détournement des fonds du programme de 100 jours, le casier judiciaire de V.K. pourrait bien se remplir.

Et l’interprétation des textes que l’on connait à la CENI, peut, à 99% l’empêcher de postuler aux élections présidentielles de 2023. Le cas de Jean-Pierre Bemba dans la subordination des témoins est plus instructif, sans se référer à Moïse Katumbi, qui ne se sont pas présentés aux élections de 2018.

Lévi Kilungulungu / Acturdc.com

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