Katumbi: «Un autre Congo est possible»

Il faudra compter avec Moïse Katumbi pour le rendez-vous de 2023. A Kisangani, la ville martyr ; le chairman de Ensemble pour la République a sonné la mobilisation. S’adressant hier mardi 21 décembre aux cadres de son parti, Moïse Katumbi leur demande de se mettre en ordre de bataille pour répondre aux attentes des Congolais qui, selon lui, ne croient plus dans les promesses des politiques. Katumbi a plutôt la foi en l’avènement d’un autre Congo. Il l’a dit à haute et intelligible voix. Et pour cela, il exhorte les majors du parti à ne pas se laisser distraire par les attaques politiques, mais plutôt s’employer à installer Ensemble pour la République partout. Par ailleurs, après Kisangani, Moïse Katumbi a également lancé officiellement les activités de sa formation politique à Buta, chef-lieu de la province du Bas-Uélé. Comme Kisangani, à Buta, Katumbi a parlé devant une foule compacte.                                                                                                                                                                                                                                          DK

ADRESSE DU PRESIDENT MOISE KATUMBI AUX CADRES DU PARTI POUR LE DEUXIEME ANNIVERSAIRE DE ENSEMBLE POUR LA REPUBLIQUE – Kisangani, le 21 décembre 2021

Monsieur le Secrétaire Général,

Mesdames et messieurs les députés et sénateurs,

Chers frères, chers sœurs,

Très chers compatriotes,

Tout d’abord, je vous remercie d’avoir accepté de répondre à mon invitation et d’avoir fait le déplacement de Kisangani. Votre présence marque votre attachement à notre parti et elle me remplit de fierté.

Hier, notre parti vient de souffler ses deux premières bougies ! Kisangani était au rendez-vous.

ENSEMBLE est un parti de masse. Personne ne peut le contester. Je remercie la population qui s’est mobilisée une journée de semaine pour m’accueillir. Je félicite l’organisation qui a été à la hauteur.

Dorénavant, chaque 20 décembre sera consacré à une journée de réflexion, d’évaluation et de prospective de notre parti.

Deux années se sont donc écoulées. Nous avons déjà traversé bien des épreuves. Pour arriver là où nous sommes, plusieurs amis nous ont quittés. Des aînés et des sages ont été arrachés à notre affection. Je pense particulièrement à Charles Mwando et à Pierre Lumbi qui furent parmi les premiers à demander la création de notre grande force politique. Comme je l’ai rappelé hier, leur souvenir ainsi que celui de l’honorable Bienvenue Apalata et l’honorable Badiabale Aziza reste très présent dans nos cœurs. En leur mémoire, et pour tous ceux qui nous sont chers et qui nous ont quittés, je vous demande de bien vouloir observer une minute de silence.

Mes chers frères et sœurs,

En 2015, le pays était au bord de l’éclatement. Certains voulaient changer la Constitution pour rester au pouvoir, d’autres exigeaient des élections dans les délais prescrits. A l’Est, le pays brûlait. Les groupes armés continuaient à massacrer sauvagement nos frères et nos sœurs. Le pays était en proie à la division. Avec nos aînés Charles, Pierre et Gabriel Kyungu qui nous ont quittés ainsi que plusieurs autres compagnons, nous avons accepté de tout perdre et abandonner nos fonctions pour nous mettre au service du peuple congolais qui réclamait l’alternance et le changement. Vous le savez, nous en avons payé le prix fort. Mais d’autres y ont laissé leur vie. Je pense ici à tous les martyrs qui se sont sacrifiés pour que nous puissions avoir des élections.

Si on remonte plus loin dans l’histoire du pays, Kisangani a eu elle aussi depuis le premier jour de notre accession à l’indépendance, son lot de martyrs. Combien d’innocents sont tombés ici sous les balles des rébellions qui se sont succédées. Kisangani est le symbole que rien ne peut venir à bout de l’unité nationale.

Kisangani est la meilleure illustration de la diversité dans notre pays. Kisangani est la ville la plus cosmopolite du Congo. Par sa situation géographique, elle est à la charnière de l’Est et de l’Ouest, au carrefour de toutes les cultures et de deux grandes langues nationales.

Depuis les premières heures de notre indépendance, les Boyomais et les Boyomaises ont écrit de belles pages de notre récit national. Par leur courage et leur résilience, ils nous ont montrés qu’on doit se battre de tout son cœur, de toute son âme et de toutes ses forces contre ceux qui veulent la division et la balkanisation du pays. Leur combat est le meilleur témoignage que nous devons éviter le tribalisme et toute forme de stigmatisation. Le Congo appartient à tous les Congolais.

C’est bien le meilleur endroit pour faire la lecture de la situation que traverse notre pays et nous accorder sur la place et le rôle que notre parti doit jouer pour que le sang de nos martyrs n’ait pas été versé en vain.

Chers frères et sœurs,

La situation du pays n’est pas bonne. Mais ce n’est pas une raison pour baisser les bras. A mes yeux, la résignation est tout aussi inacceptable que la trahison. Face à l’adversité nous devons au contraire nous serrer les coudes. Bien qu’étant critiques sur tous les aspects où la gouvernance est défaillante, nous ne devons pas ajouter de l’instabilité politique quand nos armées combattent à l’Est et que le front des ennemis du pays semble reculer. Nous devons laisser une chance à la paix et au développement.

A mesure que le temps passe et que les échéances approchent, nous devons également nous mettre en ordre de bataille pour répondre aux attentes de nos compatriotes. Inutile de nous perdre dans des querelles stériles et des débats sans lendemains. Je vous demande de ne pas céder aux provocations.

Nous devons avoir la culture du fair-play avec les autres partis. Les attaques politiques ne doivent pas nous distraire et nous écarter de notre mission. En 2022, nous devons installer le parti partout à travers le pays. Nous devons nous préparer aux prochaines confrontations électorales.

Chers frères et sœurs,

Cette année 2022 sera celle de l’implantation et de la mobilisation générale. Je salue les efforts qui ont été faits pour que les structures du parti soient mises en place. Des nominations ont été faites. Chaque fédération est désormais en ordre de marche. Il vous appartient d’aller aujourd’hui de villages en villages, de communes en communes, de quartiers en quartiers, de maisons en maisons pour ratisser large et convaincre nos compatriotes d’adhérer à notre parti.

Nous devons mettre un terme à la longue pratique du découragement et de la résignation qui a gagné une grande partie de nos compatriotes. Beaucoup ne croit plus dans les promesses des politiciens. Il faut donc faire du porte à porte convaincre nos compatriotes de s’engager à nos côtés.

Nous devons chercher la confiance de nos concitoyens. Non par des discours et des promesses mais en étant sur le terrain aux côtés de la population. Personne ne viendra faire notre bonheur à notre place. Le Congo deviendra ce que nous en ferons ensemble.

Chers frères et sœurs,

Au cours de cette année, je vous demande de réaffirmer nos valeurs auprès de tous ceux et de toutes celles qui croient comme nous que le changement est possible.

Nous devons établir un vrai pacte de confiance entre nous et la population. Pour y arriver, nous devons être exemplaires et devenir des humbles ouvriers du peuple. Nous devons être des modèles. Notre peuple a besoin de retrouver confiance en ses dirigeants.

L’implantation du parti doit s’accélérer, j’en appelle à tous les comités fédéraux dont les cadres ont été nommés afin que, conformément à nos statuts, chacun d’eux se mette au travail.

Tous les responsables de fédération doivent mettre la main à la pâte. On n’installe pas un parti en restant dans les bureaux. Il faut circuler, parler, témoigner pour encourager les adhésions. Vous devez veiller à l’animation de vos permanences. Je le rappelle, les échéances se précisent. Chaque fédération doit se mettre au travail.

La Jeunesse de Ensemble pour la République et la Dynamique des Femmes pour le Changement doivent également s’activer et multiplier les rencontres, les carrefours et les forums. Je les félicite pour les premières initiatives prises en vue de renforcer leurs capacités et leurs aptitudes personnelles. C’est ici le lieu de rappeler que notre frère Jacky Ndala est toujours en prison. Il passera cette fin d’année injustement privé de liberté. Je l’ai visité et lui renouvelle ici tout mon soutien.

Notre commission Électorale Permanente doit elle aussi se mettre à pied d’œuvre. Elle devra s’appuyer sur des outils modernes et efficaces pour que nous soyons au rendez-vous de 2023.

Je demande au Secrétaire Général d’être à l’écoute de tout le monde. Dans un parti politique, nous devons savoir avancer ensemble. Même le plus modeste, même le plus petit doit être écouté. Tous les membres doivent participer activement à la vie du parti.

Au cours de cette année, nous devrons recruter, former, mobiliser et faire rayonner notre parti.

C’est la raison pour laquelle j’ai demandé au Secrétaire Général de parachever au premier trimestre les mises en place afin que nous soyons en ordre de bataille. Par ailleurs, j’ai assigné à mon Directeur de Cabinet la tâche d’animer la cellule d’implantation du parti dont la mission consistera à sillonner le pays et me dresser l’état de lieux du fonctionnement des organes du parti et de nos structures opérationnelles.

Si nous voulons être la plus grande formation politique du pays, il n’y a plus de temps à perdre.

Un autre Congo est possible!

Construisons-le ensemble !

Monsieur le Secrétaire Général,

Mesdames et messieurs les députés et sénateurs,

Chers frères, chers sœurs,

Mes très chers compatriotes,

fourumdesas.net

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