Les habitants du chef-lieu de la province du Kasaï Oriental vivent un calvaire depuis trois semaines. Des robinets et bornes fontaines sont plantés quasiment partout sur la ville de Mbujimayi mais l’eau n’y coule pas. Ces points d’approvisionnement sont comparables aux pots de fleurs et poubelles. Quelques uns où l’eau semble couler, elle est vendue : un fut de 200 litres revient entre 1500fc et 2000fc, un bidon vingt litres à 400fc et 600fc pour un bassin.
Ils sont des dizaines d’hommes, femmes et enfants à attendre devant les bornes fontaines depuis 04 heures du matin. Avec eux des vélos et chariots comme moyen de transport. 07 heures, c’est le temps d’attente devant les parcelles où se trouvent les robinets. La population doit se mobiliser pour puiser cette denrée vitale pendant près de deux heures et après, c’est une pénurie qui s’invite. Les habitants de Mbujimayi ne sont pas desservis en eau alors qu’elle épargne les familles des maladies hydriques. Devant ce dilemme, les Mbujimayiens se voient obliger de fouler aux pieds les mesures barrières contre la Covid-19, notamment la distanciation sociale et le lavage fréquent des mains.
Cette situation liée à la pénurie d’eau profite cependant à des inciviques. Ces derniers ont plongé dans le vol des robinets pour se fabriquer des lave-mains. Exaspérée, la population s’interroge où seraient passées les promesses faîtes par les députés pendant la campagne électorale ? Ce sort serait-il l’une des conséquences de la bataille de deux grands éléphants ? Ces questions demeurent sans suite face à l’indifférence totale du pouvoir exécutif, même celui législatif.
La Régideso, entité habiletée à desservir la population en eau signale qu’une de ses pompes a connu une panne. Cette société s’est dite être coincée par la gratuité décrétée en période de la pandémie et sollicite de l’aide du gouvernement provincial. Avec environ six mille dollars, cette pompe sera opérationnelle dans une semaine.
Guy Mumbiyi /Acturdc.com