Kasaï : cinq ans après la mort du chef Kamuina Nsapu, son village déplore le manque de volonté du régime Tshisekedi de construire même « une petite toilette »

Jean-Prince Mpandi devenu « Kamuina Nsapu » prenant le nom de sa localité, a été tué dans une opération militaire en août 2016 au Kasaï. Cinq ans après sa mort, le calme revient mais le problème de la réinsertion sociale n’est pas réglé au Kasaï.

Suite à la mort du chef traditionnel Jean-Prince Mpandi, des violences avaient éclaté le mois suivant dans la région du Kasaï entre les partisans de Kamuina Nsapu et les forces de sécurité, faisant plus de 3.000 morts et plusieurs dizaines de déplacés.

Au plus fort de l’insurrection, entre 2016 et 2017, les forces armées de la RDC avaient mené des opérations de traque des miliciens dans certains villages considérés comme des bastions de la secte.

Des rapports de plusieurs ONG ont fait état de massacres de populations civiles assimilées aux miliciens. Aujourd’hui, le calme est revenu dans la région mais le problème socio de base n’est pas réglé par le régime du président Félix Tshisekedi comme promis par son prédécesseur à la famille, alerte Alidos Tshitoko, journaliste oeuvrant dans la ville de Tshimbulu.

Aujourd’hui le 12 août 2021 marque le cinquième anniversaire de la mort de Chef coutumier Kamuina Nsapu Mpandi Jean Pierre, tué par les forces de l’ordre en 2016 dans le fief de son groupement (Bajila Kasanga). Cette mort qui avait déclenchée la multiplicité des ailes Kamuina Nsapu difficiles à contrôler parce que sans leader ou interlocuteur qualifié mais aussi rendait les négociations plus complexes.

Cette situation a créée des dégâts collatéraux tels que pertes en vies humaines, déplacement des populations, viols, pillages… Nous avons pour cette occasion rencontré l’actuel chef de ce groupement, Chef Kamuina Nsapu Kasonga qui continue à regretter la non réalisation des promesses faites par l’actuel gouvernement et la province du Kasaï Central. Dans son groupement il n’y a ni écoles ni structure sanitaire construites jusqu’en ce jour malgré les dégâts liés aux conflits. Il lance SOS à tous. » rapporte ce professionnel des médias .

Depuis les massacres de 2016 au Kasaï, des défenseurs des droits de l’homme et des acteurs de la société civile exigent que les auteurs de ces massacres soient traduits devant les tribunaux.

Des suspects arrêtés

De son côté, une commission rogatoire du parquet militaire du Kasaï-central avait chargé le parquet du Nord-Kivu d’interroger seize officiers déployés dans le Nord-Kivu et en Ituri sur leur participation présumée à des massacres commis dans le Kasaï-central.

Après des interrogatoires, sept militaires parmi ces officiers et un policier ont été mis aux arrêts le 22 juillet 2020.

Les massacres ont été commis à Tshimbulu, Kananga – chef-lieu du Kasaï-central – et Kamuina Nsapu.

Ces officiers sont accusés d’avoir doté des militaires de tenues de policiers, dirigé directement les opérations contre les civils et dissimulé des cadavres dans des fosses communes.

Deux experts de l’Onu, la Suédoise Zaida Catalan et l’Américain Michael Sharp, qui enquêtaient sur l’existence des fosses communes au Kasaï, avaient été également tués dans cette région.

Africa 24 sur 24 via Acturdc.com

vous pourriez aussi aimer