Après avoir honoré les héros nationaux Kabila et Lumumba, les 16 et 17 février, nous voici le 18 janvier 2022.
Et bien, cette date a été retenue par Jean-Marc Kabund pour déposer sa lettre de démission de son poste de premier-vice président de l’Assemblée nationale. Une manière pour lui de protester contre le traitement dégradant lui infligé le mercredi 12 janvier dernier, à son domicile, par la grade républicaine qui vengeait un de leurs humilié par le même Kabund.
Après avoir annoncé cette démission sur son compte twitter, l’homme a choisi de formaliser sa démarche ce mardi 18 janvier. Les yeux des Congolais sont donc branchés au Palais du peuple où, d’ailleurs, les députés nationaux sont en vacances parlementaires. Eux qui doivent se réunir en plénière pour se pencher sur ce cas.
Officiellement, le parti politique Union pour la démocratie et le progrès social n’a fait aucune déclaration à ce propos, ce qui paraît très bizarre. Sauf quelques réactions isolées enregistrées ça et là de la part de quelques cadres. Or, un adage dit, « qui ne dit mot consent ». On peut donc déduire que le parti n’attend plus que prendre acte de cette décision, et vite procéder à son remplacement. Le professeur Mbata serait d’ailleurs l’homme sur qui le parti a placé sa confiance.
Traité de « traitre » par la base de son parti, le « Maître nageur » est, déjà, désavoué par une frange importante de la base de l’Udps. Des banderoles dans ce sens sont arborées au siège de Limete pour lui dire adieu.
Logiquement, il devra aussi démissionner de l’Udps et frayer son propre chemin. Un scénario inimaginable à 23 mois des élections auxquelles Félix Tshisekedi sera candidat pour tenter de briguer un deuxième mandat.
Personne n’avait prévu qu’il y aurait de telles querelles entre cohéritiers de l’alternance de janvier 2019 et prétendants au butin de la révolution de palais qui, il y a un an, éloignait les kabilistes du festin, avec la fin de la coalition FCC-CACH (Front Commun pour le Congo- Cap pour le Changement).
On peut donc dire, d’emblée, que la page Kabund est tournée dans l’Udps. Ce dernier devra ôter son chapeau fétiche, le « Moniere », un des symboles d’appartenance à la lignée d’Étienne Tshisekedi.
« Il n’y a pas deux places sur le fauteuil présidentiel », disent plusieurs combattants qui soutiennent que Jean-Marc avait dépassé les bornes en touchant le cœur de la sécurité présidentielle.
Pour d’autres encore, « Tshisekedi a manifesté son ingratitude en traitant Kabund de la sorte, celui-là même qui a combattu pour la révolution, jusqu’à jouer un rôle de premier plan pour éliminer le FCC de la compétition ».
Après Moïse Katumbi, Vital Kamerhe… Félix Tshisekedi connaît un adversaire politique de plus à combattre en 2023… Jean-Marc Kabund A Kabund. A moins qu’un miracle se produise à la dernière seconde du temps additionnel pour voir le premier vice-président de l’Assemblée nationale reculer./mediascongo.net