Kabila, réellement « mort » ou fait-il le « mort »?

Plus qu’une question, c’est l’une des énigmes de ce début d’année électorale. Bien malin celui qui pourra sonder le silence – par nature difficilement sondable- du « Rais» . Ce silence qui a toujours tenu lieu de parole chez le reclus de Kingakati- Kashamata a fini par ne plus être parlant. Au point que de plus en plus de ses épigones commencent à emprunter la voie de ceux qui, dans la pure ou pire – c’est selon- tradition politique zairo- congolaise, ont opéré la mue sans faire la moindre moue. Bonjour la transhumance…

Le rythme de défections est tel que la tentation de classer JKK dans la catégorie fort peu enviable de « has been » est forte. L’ampleur de départs est telle que les pleureurs professionnels s’entraînent déjà à entonner le requiem politique pour l’homme dispensateur de pouvoir de ces deux décennies. Certains n’hésitent même pas à rédiger le communiqué nécrologique pour informer la ville et le monde du décès « politique » du fils de Mzee.

Le hic, c’est que personne ne connait l’état clinique exact de celui que d’aucuns assignent à l’article de la mort. Son pronostic vital est-il vraiment engagé? De passage à Kin, le Pape peut-il administrer l’extrême onction au prétendu grabataire? Voir le Saint- Père au chevet du « mourant Kabila » serait un suprême privilège pour sa très catholique d’épouse.

Seulement voilà, le halo de mystère autour des intentions politiques du Sénateur à vie n’autorise pas à prédire sa fin sans les précautions d’usage. La nature de son mutisme doublé du quasi autisme pourrait être un leurre. Et si le dicton « méfiez-vous de l’eau qui dort » était taillé à la mesure du très taciturne JKK? Et si telle une tortue, l’homme d’un naturel introverti s’était recroquevillé dans sa carapace pour laisser passer le mauvais temps? Et …voir sans être vu, compter ses fidèles ?

Un zeste d’analyse enfin. S’il fait le « mort » , le prédécesseur de Fatshi n’en court pas moins le risque qu’à force de tirer sur la corde que celle-ci cède. La simulation pourrait laisser place au réel. Car, plus son successeur s’installe et installé, moins lui a la maîtrise des horloges. Du haut de ses dix- huit ans d’exercice du top job, Joseph Kabila n’ignore pas que quand on quitte le pouvoir ou le pouvoir vous quitte, tout ou presque vous quitte. A moins que l’homme du 26 janvier 2001 ait gardé des pans de secret de la mystique du pouvoir. Alors, auquel cas, les candidats à la lecture de l’oraison funèbre feraient mieux de réfléchir à deux fois avant de conjuguer littéralement « Raïs » au passé./mediascongo.net

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