Après la publication de l’équipe gouvernementale de la Première Ministre Judith Tuluka Suminwa, le 29 mai 2024, des réactions continuent de pleuvoir. Si certains se penchent sur la taille du gouvernement et autres considérations, dans une note d’analyse sur les enjeux qu’attendent l’actuel ministre des Hydrocarbures, dont une copie est parvenue à la rédaction d’Opinion-infos.cd, Lewis Yola, Chercheur en Aval Pétrolier et Directeur Scientifique au centre de Réflexion et d’Études sur les Hydrocarbures et les Énergies Renouvelables, auteur de plusieurs analyses scientifiques sur le secteur des hydrocarbures congolais, a commencé par encourager et féliciter le ministre Molendo Sakombi et la vice-ministre Wivine Moleka, avant de les rappeler qu’en amont comme en aval, la population congolaise attendait du premier mandat du chef de l’État plusieurs actions. Notamment, la relance de la raffinerie (SOCIR), l’aération de la structure des prix des carburants, l’attribution des droits d’exploration et exploitation de nos blocs pétroliers et gaziers, l’audit indépendant de la production pétrolière de l’opérateur Perenco-Rep, le dégazage du golfe de Kabuno, le début d’exploitation du gaz méthane du bloc Goma dans le lac Kivu, l’encadrement du secteur informel de distribution des carburants, l’application de normes techniques et administratives dans l’expansion de stations-service dans la zone Ouest, l’identification et fermeture de dépôts pétroliers illégaux, la valorisation du contenu local, la résolution définitive et équilibrée du différend pétrolier entre la RDC et l’Angola, et, enfin, la résolution du litige entre les sociétés pétrolières de Dan GETLER et l’Etat Congolais.
De ses actions stimulant la bonne gouvernance dans le secteur des hydrocarbures congolais et la reforme de l’actuel système de fixation des prix des carburants, Lewis Yola, à travers sa note d’analyse, a rappelé à l’actuel ministre des Hydrocarbures comment son prédécesseur n’a pas pu rencontrer les attentes de la population, malgré ses efforts et son apport.
Eu égard des attentes populaires tout au long du premier mandat du Président de la République, votre prédécesseur à cette fonction du ministre des Hydrocarbures a eu à apporter sa contribution, malgré les contraintes multidimensionnelles qui ne lui ont pas permis de rencontrer toutes les attentes ci-haut énumérées, par exemple, l’aboutissement du processus d’appels d’offres selon le chronogramme repris sur les avis à manifestation d’intérêt et validé par le conseil des ministres, le début de la production du gaz méthane du bloc Goma dans le lac Kivu, enfin le problème d’assainissement de l’aval pétrolier, même si une série de mesures ont été prises dans ce sous secteur pétrolier, rien n’a semblé marcher étant donné que la plupart de ces mesures n’ont pas été structurellement accompagnées sur terrain », écrit Lewis Yola.
Et d’ajouter: « Quant aux réalisations de votre prédécesseur, nous ne saurons pas les énumérer toutes. Cependant, le lancement des appels d’offres en juillet 2022 et les 10 mesures d’assainissement de l’aval pétrolier restent les deux initiatives les plus remarquables. »
Comme toute œuvre humaine, ajoute le Chercheur Lewis Yola, les précédentes initiatives ne sont pas restées sans failles, et il en a appelé l’actuel ministre des Hydrocarbures à se démarquer des erreurs du passé, qui ont brouillé, à une certaine mesure, les actions de son prédécesseur direct.
« Nullement l’intention de s’attarder sur ses faiblesses, prière trouver, Excellence, dans ces quelques illustrations celles qui peuvent être considérées comme bâton dans la roue tout au long de l’action de votre prédécesseur;
« Nullement l’intention de s’attarder sur ses faiblesses, prière trouver, Excellence, dans ces quelques illustrations celles qui peuvent être considérées comme bâton dans la roue tout au long de l’action de votre prédécesseur ;
1. Constitution du Cabinet ; La majorité des membres du cabinet n’avait pas les connaissances requises sur les sciences du pétrole, afin de bien assimiler les enjeux du secteur. Cela a eu comme l’une des conséquences majeures, la mise en mal des intérêts nationaux dans les discussions entre l’État – Société -Partenaire Extérieur.
2. Cellule d’Études ; les résultats mitigés sur terrain ont démontré que la plupart des décisions exécutées ces dernières années dans le secteur des hydrocarbures n’avaient pas de soubassement scientifique documenté. Cela était dit par manque de structures constituées majoritairement de technocrates du secteur des hydrocarbures, produisant de réflexion ou note d’analyse pouvant servir de boussole scientifique avant la prise d’une quelconque décision.
3. Inspection et Suivi : Les structures d’inspection et suivi de la mise en œuvre de différentes décisions prises par le ministre n’ont pas été efficaces, pour prévenir /détecter/sanctionner les différents cas de violation du cadre légal.
4. Gestion Autarcique : Par manque d’initiative d’ouverture avec la société civile /Hydrocarbures, l’administration précédente s’était révélée très fermée aux points de vue des experts extra ministère des Hydrocarbures », a-t-il soulevé.
Qu’à cela ne tienne, Lewis Yola a appelé l’actuel ministre des Hydrocarbures à commencer par mûrir de réflexion, pour sauver les appels d’offres de 27 blocs pétroliers, aujourd’hui en décadence et assainir l’aval pétrolier dans son intégralité selon l’esprit de la loi sur les Hydrocarbures et son règlement de 2016.
Somme toute, Lewis Yola invite le nouveau patron des Hydrocarbures congolais au sens d’écoute général et à prendre quelques actions urgentes suivantes :
1. La Suspension des appels d’offres pétrolières en cours, pour lancer d’autres plus documentés et responsables, après la relecture des données techniques disponibles et évaluation des indices d’attractivité de chaque bloc pétrolier, conformément aux articles 37 et 38 du code des Hydrocarbures.
2. L’Inspection de toutes les entités de transport, stockage et distribution des carburants, pour en vérifier la conformité administrative, technique, urbanistique et environnementale.
3. La Création d’une cellule de surveillance de la structure des prix et des stocks du carburant au sein du Ministère des Hydrocarbures.
4. Le Recrutement d’un cabinet expert pour auditer la production pétrolière de Perenco-Rep.
5. La Convocation des états généraux pour réfléchir sur le sort du secteur informel « les Kadhafi » en RDC.
6. L’accompagnement de la Sonahydroc dans son intégration dans le marché d’importation du carburant, en encourageant un audit de différents fonds mis à sa disposition par le gouvernement (10 millions, ligne de crédit UBA)
7. Le Lancement d’un appel d’offre pour la réfection de la raffinerie (Socir).
/opinion-info.cd