Assemblée nationale : Kamerhe joue «le démineur» du gouvernement Suminwa !

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A l’Assemblée nationale, la voie, plus que jamais, est balisée, en vue de l’investiture du gouvernement Suminwa. A la manœuvre, Vital Kamerhe. L’actuel speaker de la chambre basse est sur tous les fronts, pour apaiser la tempête qui s’abat sur l’USN -Union sacrée de la Nation-, l’écrasante majorité hybride formée autour du Président de la République, Félix Tshisekedi. Alors qu’une pétition contre l’investiture du gouvernement Suminwa a fait du chemin au sein de l’hémicycle, Kamerhe s’est interposé, a ramené, autour de la table, les différentes factions de l’USN, frustrées par la composition de l’Exécutif. Il a calmé les esprits pour un atterrissage en douceur. 

En effet, au sein de l’USN, famille politique du Chef de l’Etat, la publication du gouvernement a fait resurgir des malaises profonds. De nombreux regroupements politiques membres de l’USN ont boudé la composition. Chacun pour une raison propre. L’ACP-A de Gentiny Ngobila, gouverneur sortant de Kinshasa, malgré ses 12 députés, ne participe pas au gouvernement. Modeste Bahati et ses deux formations politiques, AFDC-A et AEDC-A, quoi qu’ils figurent dans le top 5 des forces parlementaires, n’ont pu mieux obtenir que deux ministères : Travail et emploi, amputé de la Prévoyance sociale, ainsi que Formation professionnelle. Dans les rangs du MLC, parti de Jean-Pierre Bemba, permuté de la Défense aux Transports avec maintien du rang de vice-Premier ministre, ça a également grondé. Le parti bembiste n’a glané que deux portefeuilles.

Pendant ce temps, l’UDPS, parti présidentiel, et ses mosaïques ont raflé la part du lion, alignant 21 membres au sein de ce gouvernement qui en compte 54. Le casting a fâché de nombreux députés, dépités par cette «gloutonnerie» de l’UDPS et ses écuries, et par la violation de certains principes convenus, lors des consultations avec l’informateur.

Les députés frustrés, selon Radio Okapi, en sont arrivés à une pétition pour bloquer l’entrée en fonction de Suminwa et son équipe. La pétition a fait du chemin au point de recueillir, au 5 juin, pas moins de 100 signatures. Les pétitionnaires pointent du doigt le non-respect du principe de représentativité nationale avec l’absence de la province du Maniema, le non-respect de la convention selon laquelle un regroupement de dix députés a droit à au moins un ministère, etc.

Une sacrée patate chaude. Tel Jack Bauer, Kamerhe a pris le taureau par les cornes, alors qu’au sein du Présidium de l’USN, épris d’égo, l’on a semblé être dépassé par les événements. L’unité dans l’USN a été mise à rude épreuve, ne tenant plus qu’à un fil. La majorité présidentielle, quelques jours seulement après la rencontre avec son autorité de référence, le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi, s’est vite retrouvée au bord de l’implosion.

C’est ici que le speaker a revêtu sa tunique de rassembleur et entrepris de rencontrer les différentes formations politiques de l’USN comptant au moins dix députés nationaux. L’UNC-A de Kamerhe, l’AFDC-A et l’AEDC-A de Modeste Bahati, le PALU, l’AB50 de Julien Paluku, le MLC de Jean-Pierre Bemba, etc. ont, chacun, participé aux consultations initiées par le speaker et donné le feu vert pour l’investiture du gouvernement. 

«Nous donnons notre quitus pour l’investiture et nous allons soutenir ce gouvernement pour rencontrer les attentes du peuple», a déclaré Modeste Bahati, qui a conduit la délégation de ses deux regroupements politiques à ces consultations. Et Kamerhe de rassurer que son bureau a obtenu l’aval de tous ses hôtes, pour l’entrée en fonction de Suminwa et son équipe.

Le leader de l’UNC a ainsi donné une nouvelle preuve que l’intérêt supérieur de la nation guide et guidera son action au perchoir de l’Assemblée nationale, estime un analyste. «Jamais dans l’histoire de la RDC, un président de l’Assemblée nationale ne s’est autant impliqué pour l’investiture d’un gouvernement», a-t-il enchaîné, saluant le coup d’accélérateur que donne VK pour le lancement effectif de ce nouveau mandat du Président Tshisekedi.

Aussitôt élu à la tête de la chambre basse du Parlement, Kamerhe a fait de l’investiture du gouvernement Suminwa, qui aura pris près de deux mois pour être formé, la priorité des priorités pour la session de juin, dont la clôture intervient dans moins de 10 jours.

Au sortir d’un tête-à-tête avec le Président Félix Tshisekedi, lundi soir, Vital Kamerhe a annoncé l’entrée en fonction du gouvernement pour le 10 ou le 11 juin prochain. La Première ministre, qui met une dernière touche sur le programme de son gouvernement, s’apprête à le remettre au bureau de l’Assemblée nationale avant le 10 juin.

/opinion-info.cd

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