Est-ce une guerre de générations politiques au Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila ou une guerre de révolution du palais ? Affirmer que c’est les deux, n’est pas un égarement d’analyse au regard de deux camps qui s’opposent, l’un chapeauté par le vieux Raymond Tshibanda appuyé par les Ramazani Shadary, Didace Pembe, Aubin Minaku, Evariste Boshab, Guy Mikulu…, et l’autre dirigé par le jeune Constant Mutamba dit « le crocodile de Lubau » soutenu par un autre jeune, Aggée Matembo.
En effet, depuis le début de cette semaine, l’on assiste à une sorte de théâtre de chez nous, livré par les deux camps à travers leurs déclarations. Tous s’arrogent le droit d’agir et de décider au nom de la Conférence des présidents des regroupements et partis politiques du FCC, organe-plénière de décisions. Le premier à ouvrir le bal, c’est le camp de Constant Mutamba qui, dans sa déclaration du 1er novembre dernier dite de retrait de confiance, a dissout la Cellule de crise dirigée par Raymond Tshibanda avec comme reproches la léthargie pendant onze mois, caractérisée par l’absence des rapports d’activités, la politique d’exclusion et de musèlement, mais aussi et surtout le fait d’engager le FCC auprès de tiers, sans avoir préalablement requis l’aval des autres partis et regroupements politiques membres (lire l’article de Scooprdc.net : Révolution de Palais au FCC : Les postes à la CENI divisent !).
Comme promis dans la chute de l’article ci-haut évoqué, la réaction du camp Tshibanda qualifié de « caciques », n’a pas tardé. Dans son communiqué officiel du 2 novembre, soit un jour après la déclaration du camp Mutamba, tout en qualifiant ce dernier de « plaisantins de mauvais goût », le camp Tshibanda a annoncé officiellement leur exclusion du FCC et son droit de les traduire en justice pour usurpation et usages de faux.
Le soir du même mardi 2 novembre, Constant Mutamba balance un tweet où l’on peut lire : « La Conférence des présidents du FCC constate qu’un groupe des camarades, sans qualité au regard de la charte FCC, ont utilisé abusivement les emblèmes du FCC pour créer la confusion dans l’opinion. Les avocats du FCC sont à pied d’œuvre ». Le mercredi 3 novembre, le même Constant Mutamba rend public un communiqué par lui signé en tant que secrétaire rapporteur, à travers lequel il convoque pour jeudi 4 novembre tous les présidents des partis et regroupements politiques du FCC à une réunion extraordinaire, en vue d’examiner la décision de la Cellule de crise dissoute contre certains partis et regroupements politiques du FCC et adopter une déclaration politique en réaction à cette décision.
Le jeudi 4 novembre, la déclaration politique promise tombe. Contrairement à la première du 1er novembre signée par 13 membres, celle-ci porte 18 signatures. C’est une vive protestation : « Cette fameuse ‘’exclusion’’ ne fait référence ni à la charte constitutive du FCC, qui ne laisse aucune marge à un groupe de camarades de pouvoir en exclure d’autres (article 2), ni à l’avis de l’Autorité morale qui en est l’initiateur (article 5) », lit-on dans cette déclaration.
Le camp Mutamba persiste et signe que l’exclusion à cause des contradictions internes, n’a jamais été une option du FCC selon la vision de son Autorité morale Joseph Kabila qui a toujours prôné la cohésion de sa famille politique. Et puisque cette décision d’exclusion relève, selon eux, d’une machination politique, Mutamba et les siens ont décidé de porter plainte contre les auteurs de ces forfaitures pour injures publiques, imputations calomnieuses et faux en écriture. Aussi, ont-ils décidé de suspendre du FCC les auteurs de ces actes qui, disent-ils, ont gravement porté atteinte à la cohésion du FCC.
Somme toute, dans ce qui parait clairement et désormais comme une guerre de camps au sein du FCC, les tribunaux doivent se préparer pour organiser des procès parce que chaque camp annonce le dépôt d’une plainte contre l’autre. Et dans cette guéguerre, c’est compte sur l’intervention de l’Autorité morale, Joseph Kabila, dont l’aphonie légendaire n’étonne personne. Lui qui, d’après certains de ses proches, souhaite mener sa vie de famille et s’occuper de ses affaires économiques, loin des bruits politiques.
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